L’HDL-cholestérol est connu pour être associé à une diminution du risque cardiovasculaire… Jusqu’à un certain point. Selon des travaux menés par les chercheurs du département de cardiologie de l'école universitaire de médecine d'Atlanta, et publiés ce 18 mai dans le « Jama Cardiology », les courbes des décès toutes causes et des décès cardiovasculaires remontent à partir de 80 mg/dl.
Ces conclusions se fondent sur une cohorte de 19 945 patients ayant une maladie cardiovasculaire dont le suivi s'étale de 2006 jusqu'à aujourd'hui. Ces données ont été fusionnées avec celles d'une autre cohorte de l'État de Géorgie mise en place en 2003 et toujours active.
Un surrisque marqué chez les femmes
L'échantillon était majoritairement masculin et plutôt âgé. Ils ont été suivis pendant une durée médiane de 8,9 ans. Les patients ayant un niveau d’HDL-cholestérol de plus de 80 mg/dl présentaient un surrisque de 96 % de mortalité toutes causes et un surrisque de 71 % de décès cardiovasculaire, comparés à ceux ayant un taux d’HDL-cholestérol compris entre 40 et 60 mg/dl.
Ce surrisque de mortalité toutes causes est particulièrement important chez les femmes, chez lesquelles un taux de cholestérol supérieur à 80 mg/dl est associé à une multiplication par 2,63 du risque de décès toutes causes. Le lien était également plus évident chez les patients diabétiques et/ou de moins de 65 ans.
« Des études récentes, et notamment des études épidémiologiques menées en Europe du Nord, avaient remis en question l'efficacité des thérapies reposant sur l'augmentation des taux d’HDL-cholestérol », rappellent les auteurs. Ces nouveaux résultats suggèrent qu'un taux très élevé d’HDL-cholestérol est un facteur de risque indépendant de mortalité toutes causes, puisque les auteurs ont pris en compte d'autres facteurs de risque tels que la consommation d'alcool, le diabète ou les antécédents d'infarctus du myocarde.
Affiner le calcul du risque cardiovasculaire
« Cela comble un manque important dans nos capacités à évaluer le risque cardiovasculaire dans la population générale », estiment les auteurs, qui précisent qu'un taux très élevé d’HDL-cholestérol reste un phénomène rare (moins de 2 % de la cohorte avaient plus de 80 mg/dl). Cela constitue d'ailleurs une limite de ce travail, dans la mesure où des études menées au Canada ou en Chine indiquent qu'un taux élevé d’HDL-cholestérol est retrouvé chez 7 à 9 % de la population générale.
Comment expliquer cet effet paradoxal du HDL-cholestérol ? Une piste évoquée par les auteurs est la formation de particules hétérogènes d’HDL-cholestérol, lequel passerait d'anti-inflammatoire à proinflammatoire, notamment en cas de stress oxydatif.
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