L’imagerie cardiovasculaire diagnostique a bien entendu bénéficié de tous les développements récents de la radiologie, mais s’il en est un qui a profondément changé la prise en charge de nos patients, c’est la substitution totale de l’artériographie diagnostique par des méthodes non invasives.
Bien que déjà réalisable par écho-doppler ou angio-IRM, ce sont véritablement les avancées majeures en tomodensitométrie au cours des années 2000 qui vont permettre la généralisation de l’angioscanner et la quasi-disparition des artériographies diagnostiques. Ces progrès se sont principalement faits sur deux axes : l’augmentation du nombre de détecteurs et l’accélération des vitesses de rotation avec, en 2014, des scanners possédant jusqu’à 320 barrettes et tournant jusqu’à 3,6 tours par seconde ! Le but est de diminuer au maximum le temps d’acquisition (particulièrement utile en imagerie cardiaque) tout en augmentant la zone couverte (utile pour explorer l’ensemble des membres inférieurs, par exemple). Parallèlement, l’explosion de la puissance informatique a permis l’apparition de posttraitements très poussés (curvilignes, MIP, Rendu de Volume), mais restent très chronophages.
Avec de telles performances, il devient relativement simple d’acquérir en routine des angioscanners des membres inférieurs, des coronaires, des troncs supra-aortiques, des artères viscérales… Les images produites, de très haute qualité, apportent infiniment plus d’informations qu’une artériographie (coupes axiales vasculaires strictes, véritables mesures tridimensionnelles, analyse des viscères et des parties molles…), sans les inconvénients et, cerise sur le gâteau, en étant moins irradiant !
En imagerie vasculaire périphérique (membres, troncs supra-aortiques) et viscérale (aorte, artères viscérales),l’angioscanner a complètement supplanté l’artériographie diagnostique, et ce en seulement quelques années. En imagerie cardiaque, la coronarographie garde encore de nombreuses indications, mais le coroscanner pourrait s’y substituer jusque dans 30 % des cas, si tous jouent le jeu. Et ceci sans compter les applications émergentes, notamment les douleurs thoraciques aiguës aux urgences. On devrait donc de moins en moins voir d’hématomes au Scarpa ou de fistules artérioveineuse !
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