Le simple fait de connaître les symptômes d’une crise cardiaque est lié à un traitement plus rapide et une augmentation des chances de survie, selon les résultats de travaux sud-coréens présentés ce lundi 22 août au congrès de la société européenne de cardiologie.
L'étude a utilisé les données du KRAMI-RCC, un registre sud-coréen de patients atteints d'infarctus du myocarde. Des infirmières ont contacté les survivants pour leur demander s'ils reconnaissaient les symptômes suivants de l'infarctus du myocarde : douleur thoracique, essoufflement, sueurs froides, douleur irradiante à la mâchoire, à l'épaule ou au bras, vertiges/étourdissements/perte de conscience et maux d'estomac. Les patients ont été classés en deux catégories : ceux capables d'identifier au moins un symptôme, et ceux classés comme ne reconnaissaient pas les symptômes.
L'étude a inclus 11 894 cas d'infarctus du myocarde, dont 10 623 premiers événements et 1 136 récidives. Un peu plus de la moitié (52,3 %) des patients ont reconnu les symptômes d’un infarctus du myocarde. La majorité des patients (92,9 %) ont pu identifier une douleur thoracique comme un symptôme d'un infarctus du myocarde, tandis qu'environ un tiers a reconnu un essoufflement (32,1 %) et des sueurs froides (31,4 %). Un peu plus d'une personne sur quatre a reconnu une douleur irradiante (27,4 %), tandis que seulement 7,5 % ont identifié des vertiges, des étourdissements ou une perte de conscience. Enfin, 1,3 % ont reconnu des maux d'estomac.
Concernant les caractéristiques des patients, les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de reconnaître les symptômes (79,3 % contre 69,0 % des femmes). La reconnaissance des symptômes était également associée à un âge plus jeune, à un niveau d'études supérieur et au fait de vivre avec un conjoint.
Les patients reconnaissant leurs symptômes, mieux traités
Quelque 57,4 % des patients ayant correctement identifié les symptômes d’un infarctus du myocarde ont reçu un traitement pour ouvrir les artères et rétablir la circulation sanguine dans les deux heures, contre seulement 47,2 % de ceux qui n’ont pas reconnu les symptômes. Les patients qui reconnaissaient les symptômes présentaient un taux de mortalité à l'hôpital inférieur (1,5 %) par rapport à ceux qui ne parvenaient pas à identifier les symptômes d'une crise cardiaque (6,7 %). Le groupe qui ne pouvait pas reconnaître les symptômes souffrait le plus souvent d'un choc cardiogénique et d'une insuffisance cardiaque.
« Les patients dont ce n'était pas la première crise cardiaque répétée étaient plus susceptibles de connaître les symptômes que ceux pour qui il s'agissait du premier épisode de ce type », précise le Dr Kyehwan Kim, de l'hôpital universitaire national de Gyeongsang : seulement 14,4 % des patients ayant subi un premier infarctus du myocarde ont pu identifier les symptômes. Tous les symptômes n'étaient pas aussi connus : « La plupart des patients pouvaient identifier une douleur thoracique, mais moins d'un tiers connaissaient les autres symptômes », ajoute-t-il.
La brièveté du délai écoulé entre le début des symptômes et l'appel des services d'urgence est un facteur crucial pour en réduire les conséquences.
Ces résultats valident les stratégies visant à améliorer l'éducation du grand public autour des symptômes de l'infarctus du myocarde. C'est notamment ce qui est tenté chaque année en France lors de la journée du cœur.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024