Peut-on coller sur des plaques artérielles athéroscléreuses un hydrogel capable de résister au flux sanguin et à l’humidité ? Oui, si l’on imite la moule qui, on le sait, adhère avec une force inouïe aux rochers et aux coques de bateaux, donc en milieu liquide. C’est ce que suggère un travail publié dans les « Proceedings » de l’Académie des sciences américaine.
On sait que les maladies vasculaires sont nombreuses et potentiellement fatales. Par exemple, la rupture de plaques athéroscléreuses. Un challenge important est de parvenir à délivrer localement des médicaments.
Le dispositif idéal devrait à la fois protéger le vaisseau sanguin contre la force du courant artériel et stabiliser le tissu malade sans le léser.
Les stents qui délivrent des molécules ont l’inconvénient d’appliquer une importante force mécanique sur les parois du vaisseau, ce qui peut provoquer des lésions au moment où ils sont déployés et, en conséquence, favoriser la ré-endothélialisation, la resténose et la thrombose.
Adhérer, stabiiser
En fait, très schématiquement, il faudrait pouvoir développer un revêtement qui pourrait être directement appliqué sur la paroi du vaisseau, qui resterait adhérent de façon chronique, qui induirait une hyperplasie minimale et qui stabiliserait la zone lésée ; cela permettrait de surmonter un obstacle majeur à la délivrance de médicaments à des plaques enflammées et à d’autres régions vasculaires.
C’est dans ce contexte que Christian Kastrup et coll. (États-Unis) décrivent le développement d’un hydrogel adhésif capable de rester durablement attaché sur la paroi interne des vaisseaux et sur les plaques athéroscléreuses, avec une résolution spatiale de l’ordre du millimètre. Si ce gel est si adhésif, c’est parce qu’il mime les propriétés « catéchol » de la moule marine, douée de très fortes capacités d’adhésion en milieu liquide. Les « pieds » de la moule, en effet, sécrètent des protéines adhésives qui contiennent la 3,4-dihydroxy-L-phénylalanine (DOPA), un acide aminé catéchol. Les auteurs ont formulé une hypothèse : en mimant l’adhésion de la moule sous l’eau, on pourrait concevoir des dispositifs qui adhèrent aux vaisseaux malgré le flux sanguin, et qui pourraient délivrer des médicaments. Hypothèse qui a conduit à la mise au point d’un gel bioadhésif libérant des molécules, gel qui peut être localement et durablement collé à la face interne des vaisseaux.
Plaques carotidiennes de souris
C’est ainsi que, dans un modèle murin d’athérosclérose, des plaques carotidiennes enflammées ont été recouvertes d’un gel adhésif libérant des corticoïdes. On a alors observé une réduction du contenu en macrophages, le développement d’une coque fibreuse protectrice recouvrant la plaque, la diminution des cytokines plasmatiques et la baisse des marqueurs de l’inflammation au niveau de la plaque. Selon les auteurs, ce dispositif pourrait être utilisé pour stabiliser des plaques susceptibles de se rompre.
Proc Natl Acad Sci USA, en ligne.
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