Les anticholinestérasiques - donézépil, rivastigmine et la galantamine- utilisés dans le traitement des formes moyennes à modérées de la maladie d’Alzheimer seraient associés avec une diminution de 35 % du risque d’infarctus du myocarde et de décès.
Une équipe suédoise coordonnée par Peter Nordström (Umea, Suède) a travaillé sur trois registres, le registre national des démences fondé en 2007 qui recence 90 % des nouveaux diagnostics réalisés dans les cliniques et le NPR ( Swedish National Patient Register) qui inclut des pathologies générales notamment cardiovasculaires ( IDM, AVC etc ...) depuis 1998, et celui des nouveaux traitements (NDR).
La cohorte représente 7 073 hommes et femmes âgés en moyenne de 79 ans (41-99 ans) ; 73 % (5 159) avaient été traités par anticholinestérasiques au moins une fois, pour 495 jours en moyenne. Comparativement au reste de la cohorte représentée par les sujets non traités, les personnes atteintes de MA qui avaient reçu au moins une fois un traitement par anticholinestérasique (AChE) étaient plus jeunes, plutôt de sexe féminin, présentaient des scores MMSE plus élevés et une plus grande autonomie, et vivaient plus souvent seuls à leur domicile. Ils étaient aussi moins nombreux à présenter des antécédents de maladies cardiovasculaires.
Bénéfice accru avec augmentation, des doses
Durant la période de suivi (503 jours en moyenne), 831 sujets ont présenté un infarctus ou sont décédés ; après ajustement sur tous les facteurs confondants, les utilisateurs d’AChE présentaient un risque d’IDM de 34 % moindre par rapport aux sujets non-utilisateurs (HR 0,66 ; IC 95 % ; 0,56-0,78). Le bénéfice est encore plus net avec les doses les plus élevées de chacune des molécules prescrites soit donézépil 10 mg, rivastigmine supérieur 6 mg et galantamine 24 mg. L’utilisation de ces traitements était également associée à une réduction de la mortalité toute cause (HR : 0,64, IC 95 %, 0,54-0,76). Les bénéfices persistent dans les analyses en sous-groupe.
Les anticholinestérasiques ont été introduits dans les années quatre-vingt-dix pour le traitement des formes moyenne à modérées de la maladie d’Alzheimer. Les trois molécules, le donezepil, la rivastigmine, et la galantamine sont utilisées avec des bénéfices comparables au cours des études randomisées. Leur mécanisme d’action réside dans le maintien du taux d’acétylcholine, neurotransmetteur associé avec le les fonctions mnésiques, par le blocage de l’enzyme destructrice, l’acétylcholinestérase. Les effets secondaires sont principalement gastro-intestinaux mais des effets latéraux vagotoniques sont intéressants en pathologie cardiovasculaire. Des propriétés antiinflammatoires auraient également été observées au cours des études expérimentales.
The Use of cholinesterase inhibitors and the risk of myocardial infarction and death : a nationwide cohort study in subjects with Alzheimer ’s disease. European Hert Journal 4 juin 2013.
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