L’HTA « masquée » : mystérieuse, sournoise et dangereuse

Publié le 04/03/2013
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Crédit photo : S. TOUBON

On connaît l’hypertension par « effet blouse blanche ». On connaît moins bien l’hypertension masquée, qui est exactement l’inverse : un sujet n’est hypertendu que chez lui et pas en présence du médecin. Les résultats de l’étude du Pr Christophe Tzourio soulignent « l’importance de l’automesure de la pression artérielle chez les personnes âgées pour anticiper tout risque d’accident vasculaire ».

Depuis que les appareils électroniques d’automesure ont rendu possible la prise de la tension à domicile, un nouveau type d’HTA a été découvert. Par définition, l’hypertension masquée est indétectable par le praticien et son origine est inconnue. Elle pourrait être, selon les auteurs, plus dangereuse que l’HTA classique, eu égard au risque d’accident vasculaire (AVC et infarctus).

L’équipe de Christophe Tzourio (Inserm U708 « Neuroépidémiologie », Bordeaux) a recherché une HTA masquée dans une population de 1 481 personnes âgées de 73 à 97 ans (moyenne d’âge : 78,7 ans). Les personnes devaient avoir une prise de tension au centre de santé et ensuite elles devaient prendre leur TA à la maison, à raison de 18 prises pendant trois jours. Les mesures ont été répétées un an plus tard pour rechercher le risque d’évolution vers une HTA permanente. Les résultats révèlent une fréquence élevée, insoupçonnée, de l’HTA masquée : 40% des participants qui présentent une TA normale au centre d’examens révèlent une HTA à domicile.

Ensuite, les résutlats montrent que l’HTA masquée préfigure dans beaucoup de cas l’apparition à court terme d’une HTA permanente. Ainsi, le risque d’HTA à un an est multiplié par 7 pour l’ensemble du groupe. Mais si on le calcule chez les personnes non traitées, ce risque est multiplié par 17.

Il ne faut pas oublier que la fréquence de l’HTA augmente avec l’âge et que cette pathologie constitue l’un des principaux facteur de risque d’accident vasculaire.

Journal of Hypertension, doi: 10.1097/HJH.0b013e32835ee0ca.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr