LES MICROPARTICULES sont des vésicules de petite taille, émises par différentes cellules. Elles portent sur leur surface toute une variété de protéines, et leur composition varie avec le type de cellule parent et les stimuli (essentiellement activation cellulaire et apoptose) à l’origine de leur formation. Elles interviennent ainsi dans de nombreuses fonctions : coagulation, inflammation, angiogenèse, tonus vasculaire… Les recherches de ces dernières années ont mis en évidence la corrélation entre le taux de ces microparticules et différents marqueurs cardiovasculaires : fonction endothéliale, rigidité artérielle, statut inflammatoire, calcifications coronaires, réactivité plaquettaire notamment.
Ces microparticules ont-elles un intérêt en tant que marqueurs dans la prévention cardiovasculaire ? En prévention primaire, les taux de microparticules circulantes s’élèvent en présence de facteurs de risque, comme l’HTA, le diabète, les dyslipidémies ou le tabagisme. Un travail présenté lors du congrès de l’ESC en 2012, réalisé sur 844 patients de la cohorte Framingham indemnes de maladie cardiovasculaire, a montré la corrélation entre les taux de CD144, CD62e et CD31 et les facteurs de risque d’HTA et d’hypertriglycéridémie.
Les taux de CD31 sont corrélés au score de risque de Framingham.
D’autres travaux, chez des patients atteints d’un cancer solide, ont montré un lien entre la présence de microparticules exprimant le facteur tissulaire et le risque d’événement thromboembolique veineux, ouvrant la voie à une prévention personnalisée de ces complications. L’étude Mitrotec (1) sur 60 patients, suggère qu’il est possible, en dosant ces microparticules exprimant le facteur tissulaire, de mieux identifier les sujets susceptibles de bénéficier d’une prévention par anticoagulants.
En prévention secondaire, après syndrome coronaire aigu, des données intéressantes sont issues du registre GRACE, où le taux global de microparticules, mesuré par capture, est corrélé au risque de nouvel événement à 6 mois. Ces résultats confortent des données antérieures, attestant que l’âge, les taux de BNP, de CRP ultrasensible et de microparticules sont des facteurs prédictifs majeurs d’événements cardiovasculaires chez les sujets à haut risque.
Les taux de microparticules circulantes sont également corrélés au risque de décès ou d’événements cardiovasculaires majeurs chez les insuffisants cardiaques, ainsi qu’au risque de décès et de réadmission chez les sujets ayant une hypertension artérielle pulmonaire.
« Les travaux se poursuivent pour définir la ou les microparticules les plus pertinentes pour mieux apprécier le risque dans une pathologie donnée, pour standardiser les méthodes de dosage et mettre en place des essais cliniques afin d’évaluer l’impact du recours à ces marqueurs sur la survie des patients », a conclu le Dr Nicolas Amabile.
D’après la communication « Emerging markers for cardiovascular prevention », Dr Nicolas Amabile (le Plessis-Robinson).
(1) Zwicker JL et al. Br J Haematology 2013.
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