Une alimentation riche en acides gras polyinsaturés de la série n-6 protégerait des cardiopathies, alors que les acides gras saturés les favoriseraient, selon les résultats d’une vaste enquête prospective EPIC*, menée dans le comté de Norfolk en Angleterre. C’est une nouvelle pierre à l’édifice, en faveur de l’effet protecteur des oméga 6 que l’on trouve principalement dans les huiles végétales (huile de tournesol, de soja, de bourrache, d’onagre), certains poissons (sardine) mais également dans la viande.
EPIC (European Prospective Investigation into Cancer) Norfolk est une étude prospective menée entre 1993 et 1997 chez 25 639 hommes et femmes âgés de 40 à 79 ans. Dans cette nouvelle analyse qui concerne le lien entre l’incidence de la maladie coronaire et la concentration plasmatique en acides gras, les caractéristiques démographiques, cliniques et biologiques de 2 434 sujets ayant présenté une coronaropathie dont 633 fatales ont été comparées à celles de 4 930 témoins suivis pendant treize ans. Les acides gras ont été regroupés en 6 familles : acides gras, acides gras saturés, acides gras mono-insaturés, acides gras polyinsaturés, acides gras polyinsaturés de la série n-3 (oméga 3) et de la série n-6 (oméga 6).
Comparés aux témoins, les cas avaient taux de cholestérol total, de LDL-cholestérol, de triglycérides, et des chiffres de pression artérielle plus élevés. Ils étaient également plus fumeurs, plus diabétiques et plus souvent sédentaires. Les concentrations en vitamine C et la consommation d’alcool étaient en revanche inférieures chez les cas par rapport aux témoins.
Quantitativement, les acides gras les plus abondants étaient l’acide palmitique (16:0), l’acide stéarique (18:0), et l’acide arachidonique (20:4 n-6).
L’effet délétère des acides gras saturés
Les concentrations plasmatiques en acides gras saturés (14:0, 16:0 et 18:0) étaient significativement associées avec un risque augmenté de cardiopathies ( RR 1,75, IC 95 %, 1,27-2,41, p ‹ 0,0001). Après ajustement sur tous les facteurs de risque cardiovasculaires et sur les concentrations en acides gras saturés, la concentration plasmatique en oméga 6 est inversement associée avec l’incidence des cardiopathies : l’effet protecteur est d’autant plus important que la concentration en acides gras saturés est élevée ; le risque relatif est de 0,84 (95 %, 0,76-0,92, p ‹ 0,0001) entre le quartile supérieur et le quartile inférieur.
Parmi la série des oméga 6, les plus protecteurs seraient l’acide linoléique (18:2) (RR 0,66, p ‹ 0,001) et l’acide arachidonique (RR 0,86 , p = 0,02). Aucun effet protecteur ni délétère n’est apparu pour la série des monoinsaturés et des oméga 3 excepté pour l’acide docosapentanoïque (n-3) inversement associé avec le risque de cardiopathie (RR 0,72, p ‹ 0,00001).
Toutes ces corrélations ont persisté après ajustement sur la ration énergétique totale, la quantité absorbée de protéines, de glucides, et de fibres alimentaires.
*PLoS Medicine, juillet 2012
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