Faut-il reprendre un traitement antithrombotique après l'avoir interrompu pour cause d'AVC hémorragique ? La décision n'est guère aisée et pourtant : dans près de 1 cas sur 2, un patient hospitalisé pour une hémorragie cérébrale est sous antiagrégant plaquettaire ou anticoagulant. Afin de fournir des éléments de décision, des chercheurs de l'université d'Edimbourg ont monté le programme de recherche RESTART (REstart or STop Antithrombotics Randomised Trial) : un essai prospectif mené auprès de 122 hôpitaux. Selon les résultats qu'ils viennent de publier dans « The Lancet » et « The Lancet Neurology », il n'existe pas de surrisque de récidive d'AVC hémorragique en cas de reprise du traitement.
Les 537 adultes (âge médian : 76 ans) recrutés dans l'essai étaient sous thérapie antiplaquettaire ou anticoagulante avant leur accident. Inclus dans l'étude 24 h après leur hospitalisation, ils ont été aléatoirement répartis entre un groupe de 268 patients à qui un nouveau traitement antiplaquettaire a été prescrit, et un second groupe de 269 patients chez qui le traitement n'a pas été repris.
Pas de surrisque de récidive
Après un suivi médian de 2 ans, une récidive d'AVC hémorragique a été observée chez 4 % des patients du groupe sous traitement antiplaquettaire et chez 9 % des patients non traités. De plus, le risque hémorragique dans son ensemble est de 7 % dans le groupe sous traitement antiplaquettaire et de 9 % dans le groupe non traité.
Si les risques d'hémorragie et d'AVC hémorragique semblent plus faibles dans le groupe sous traitement, il est à noter que la différence n'est pas statistiquement significative. En ce qui concerne le risque d'occlusion vasculaire, il est identique dans les deux groupes : 15 et 14 % respectivement. En revanche, les patients sous antiagrégant plaquettaire avaient un risque d'accident cardiovasculaire (défini par un score composite d'AVC, d'infarctus et de décès cardiovasculaire) significativement diminué de 35 %.
Pour les auteurs, « ces résultats excluent un surrisque de récidive hémorragique chez les patients ayant un antécédent d'AVC et bénéficiant d'un traitement antiplaquettaire ». Ils estiment que le risque de récidive d'AVC est « probablement trop faible pour remettre en question le bénéfice attendu d'une thérapie antiplaquettaire en prévention secondaire ».
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