« Nos résultats montrent que les effets délétères du surpoids et de l’obésité sur la maladie cardiaque et l’accident vasculaire cérébral (AVC) surviennent en partie à travers une augmentation de la tension artérielle (TA), de la cholestérolémie et de la glycémie. Par conséquent, si nous contrôlions ces facteurs de risque, via par exemple un meilleur diagnostic et traitement de l’hypertension, nous pourrions prévenir certains des effets néfastes du surpoids et de l’obésité », souligne le Pr Goodarz Danaei (Harvard School of Public Health) qui a supervisé cette vaste étude.
Mondialement, l’obésité a presque doublé depuis 1980, un phénomène de santé publique plus que préoccupant étant donné les nombreuses répercussions sur la santé, notamment l’élévation des maladies cardiovasculaires. Un consortium de chercheurs a rassemblé les données de 97 études prospectives, ayant enrôlé au total 1,8 million d’adultes à travers le monde (entre 1948 et 2005), afin de définir dans quelle mesure les effets néfastes de la surcharge pondérale sur la maladie coronaire et l’AVC, sont attribuables aux 3 facteurs de risque métabolique que sont l’HTA, l’hypercholestérolémie et l’hyperglycémie. Les chercheurs ont examiné ces 3 facteurs en combinaison et individuellement, ainsi que dans différentes régions du monde.
En Europe comme en Asie
Durant un suivi moyen de 13 ans, le risque relatif de maladie coronaire exprimé en hazard ratio (HR) était de 1,27 pour chaque augmentation de 5 unités de l’IMC (indice de masse corporelle), et le HR pour l’AVC était de 1,18. Toutefois, après ajustement pour la TA, le cholestérol et le glucose, les HR respectifs tombaient à 1,15 et à 1,04. Ainsi, les chercheurs montrent que l’élévation des 3 facteurs de risque métabolique (TA, cholestérolémie et glycémie) explique jusqu’à la moitié (46 %) du risque accru de maladie coronaire et trois quarts (76 %) du risque accru d’AVC chez les sujets en surpoids ou obèses.
L’hypertension artérielle est le plus important des 3 facteurs de risque, contribuant à 31 % du risque accru de maladie coronaire et 65 % du risque accru d’AVC chez les sujets en surpoids ou obèses.
En examinant les différents sous-groupes, la contribution des 3 facteurs de risque métabolique ne diffère pas entre les cohortes asiatiques et occidentales (Amérique du Nord, Europe occidentale, Australie et Nouvelle-Zélande).
Dans un éditorial associé, les Drs Luc Van Gaal (Université d’Antwerp) et Aldo Maggioni (ANMCO, Florence) concluent que « le message clinique reste certainement identique - des interventions précoces et appropriées sont nécessaires, même chez les individus modérément obèses. Chez tous les patients en surpoids, les médecins devraient cibler rigoureusement la TA, les paramètres lipidiques et les anomalies glycémiques, et simultanément mettre l’accent sur la perte de poids et la forme cardiorespiratoire ».
Lancet 15 mars 2014, Yuan Lu et coll.
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