Le score calcique de la valve aortique peut être calculé à partir des images utilisées pour évaluer celui des artères coronaires, en ayant recours au même algorithme initialement mis au point par Arthur Agatston. Ainsi déterminé, il est très bien corrélé à la masse de la valve (pesée après remplacement valvulaire chirurgical) et avec les paramètres hémodynamiques de sévérité de la sténose (gradient transvalvaire moyen, surface aortique) [1,2].
La valeur seuil (« cut-off ») permettant d’évoquer une sténose serrée varie selon les études : à suspecter à partir de 1000, probable à partir de 1 500 et quasi certaine à 3000 (2,3).
Chez des patients ayant eu un score calcique coronaire, la prévalence d’un score valvulaire aortique positif (différent de zéro) varie en fonction du profil de population examinée (âge, sexe) et se situe autour de 30 % en moyenne. Les scores calciques de la valve aortique et des coronaires ne sont pas corrélés entre eux (2,4).
Facteur prédictif de décès
D’après de nombreuses études, le score de la valve aortique a une valeur pronostique sur le risque de décès. En effet, le bénéfice de la chirurgie est plus important si le score est élevé (5,6,7). Dans le contexte d’un remplacement valvulaire percutané (TAVI), il est un prédicteur du risque de fuite aortique post-procédure (6) et de décès à un an (8). Il existe un risque accru de devoir implanter un pacemaker si le score est élevé au voisinage de la cuspide droite (8).
Une aide au suivi et à la décision
Le score calcique de la valve aortique semble donc avoir deux intérêts en pratique quotidienne. Tout d’abord, sa mesure lors d’un score calcique coronaire banal permet d’identifier les sujets ayant un score non nul. Ce résultat attire ainsi l’attention sur la valve et fait entreprendre un suivi écho-doppler régulier.
Avec une corrélation à la sévérité hémodynamique du rétrécissement aortique et une très forte valeur pronostique, le score calcique peut également aider à la décision thérapeutique dans les cas difficiles. En effet, les patients dont le score est élevé bénéficient davantage d’un remplacement valvulaire.
(1) Boulif Jet al. J Cardiovasc Comput Tomogr. 2017 Sep - Oct;11(5):360-366. doi: 10.1016/j.jcct.2017.07.004. Epub 2017 Jul 29.
(2) Shimizu Ket al. Int J Cardiol Heart Vasc. 2015 Oct 31;9:95-99. doi: 10.1016/j.ijcha.2015.10.008. eCollection 2015 Dec 7.
(3) Ren Xet al. Int J Cardiovasc Imaging. 2016 Mar;32(3):471-8. doi: 10.1007/s10554-015-0783-y. Epub 2015 Oct 6.
(4) Galas A et al. Arch Med Sci. 2015 Oct 12;11(5):952-7. doi: 10.5114/aoms.2015.47874. Epub 2015 Jan 14.
(5) Utsunomiya H et al. Int J Cardiol. 2013 Oct 15;168(6):5205-11. doi: 10.1016/j.ijcard.2013.07.235. Epub 2013 Aug 2.
(6) Leber AW et al. Int J Cardiol. 2013 Jul 1;166(3):652-7. doi: 10.1016/j.ijcard.2011.11.091. Epub 2011 Dec 22.
(7) Aksoy Oet al. Clin Cardiol. 2014 Jan;37(1):26-31. doi: 10.1002/clc.22212. Epub 2013 Oct 7.
(8) Spaziano Met al. J Cardiovasc Comput Tomogr. 2018 Jul - Aug;12(4):338-343. doi: 10.1016/j.jcct.2018.04.007. Epub 2018 Apr 27.
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