« LE CONCEPT de résistance à l’aspirine a été identifié parmi une population de patients qui avaient des accidents cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux (AVC), explique le Dr Ginsburg. Tous les patients reçoivent la même dose, mais peut-être certains ont-ils besoin d’une dose plus importante, à moins qu’ils n’aient besoin d’un traitement tout à fait différent ».
L’équipe a constitué trois groupes de patients, deux constitués de volontaires sains et le troisième de patients cardiaques suivis en consultation. Le protocole prévoyait que les volontaires sains prennent une dose de 325 mg d’aspirine par jour pendant 1 mois, tandis que les patients cardiaques poursuivaient la faible dose prescrite dans le cadre de leur traitement habituel. Le test sanguin consistait à mesurer l’expression d’ARN après la prise de l’antiagrégant plaquettaire, avec en parallèle une mesure de fonction plaquettaire. Les résultats sont publiés dans « Journal of the American College of Cardiology ».
Un panel de 60 gènes co-exprimés
Le profilage par puces à ARN a révélé que 60 gènes étaient co-exprimés après l’administration d’aspirine, ce que l’équipe a appelé « la signature de réponse à l’aspirine ». Ce profil était corrélé de façon fiable à une réponse s’avérant insuffisante pour la fonction plaquettaire, chez les sujets sains comme chez les patients cardiaques. Ensuite, les chercheurs ont étudié cette signature de réponse à l’aspirine dans un autre groupe constitué de patients ayant passé une coronarographie. Là, ils ont constaté que ce profil correspondait également aux patients ayant eu un IDM ou décédés.
L’équipe travaille à reproduire ces résultats dans d’autres populations et à développer un système standardisé pour une analyse en pratique quotidienne. « Près de 60 millions de personnes prennent régulièrement de l’aspirine pour diminuer le risque d’IDM et de décès, sans que la molécule ne soit efficace chez chacun, explique Rochelle Long, des National Institutes of Health. (...) Ce travail pourrait déboucher sur un test sanguin simple permettant d’identifier les non-bénéficiaires de l’aspirine et leur proposer alors un traitement plus efficace ».
Journal of the American College of Cardiology, publié en ligne le 3 juillet2013
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