Courrier des lecteurs

Chirurgie en clinique, la loi de la rentabilité

Publié le 15/04/2019

Cher collègue, je partage tout à fait votre analyse («Le dogme du chirurgien rentable» par le Dr Jean-Louis Audren, notre édition du 4 avril 2019). Les directions de cliniques n'ont en tête que la rentabilité, et la multiplication des actes, peu importe qu'ils soient justifiés ou non. Leur méconnaissance des techniques chirurgicales en particulier de la nécessité d'utiliser du matériel implantable de plus en plus cher, des lits à usage unique, font que les coûts augmentent et les GHS stagnent ou baissent...

L'hospitalisation privée a préféré laisser tomber les praticiens quand ils protestaient et se contenter de vagues promesses non réalisées de Marisol Touraine qui a finalement baissé les dotations... Nous avons beau expliquer aux directeurs que la pathologie n'est pas extensible et que, pour reprendre une conversation eue avec le nôtre, le nombre de coxarthroses à opérer ne peut pas doubler chaque année et que l'augmentation perpétuelle de l'activité chirurgicale ne peut se faire que par non respect de la déontologie et la prolifération des actes inutiles, les directions restent sourdes ce qui ne les empêchent pas de multiplier les dépenses administratives et réduire les moyens du secteur de soins.

Les jeunes collègues sont peu ou pas impliqués dans l'avenir de notre métier et se contenteraient volontiers pour beaucoup d'un salariat avec 35 heures et des responsabilités limitées. Hélas, le privé met les chirurgiens en première ligne pour la responsabilité, en réduisant leurs moyens. Je suis soulagé d'avoir cessé d'exercer!

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Dr Richard Béracassat, Chirurgien orthopédiste retraité. 

Source : Le Quotidien du médecin: 9741