« En métropole, pour les néphrologues, une greffe de reins sur donneurs décédés est une activité presque banale, comparée aux nombreux obstacles qu’il nous a fallu surmonter, pendant plus de 10 ans, pour que cela devienne une réalité sur notre territoire », explique le Dr Nicolas Quirin,
C’est début 2013 qu’a eu lieu le premier prélèvement de reins réalisé en Nouvelle-Calédonie par des médecins australiens ayant ensuite réalisé les deux greffes à Sydney sur des receveurs Calédoniens. « En 2014, un deuxième prélèvement a pu avoir lieu. À terme, nous espérons réaliser cinq prélèvements par an. C’est un chiffre qui nous semble raisonnable compte tenu du recensement des morts encéphaliques en Nouvelle-Calédonie », explique le Dr Quirin.
Actuellement, une quarantaine de patients sont inscrits sur la liste d’attente locale. « Nous avons, ici, une des plus fortes prévalences de l’insuffisance rénale terminale sur tout le territoire français », indique le Dr Quirin.
Jusque-là, seules deux options s’offraient à ces patients en attente de greffe. « La première consistait à partir en métropole en attente de greffe. En moyenne, il fallait compter environ deux années de séjour là-bas. La deuxième option résidait dans le recours à une greffe à partir de donneurs vivants. Cette activité s’est largement développée au cours des dernières années. Aujourd’hui, 35 % de nos patients greffés le sont à partir de donneurs vivants », indique le Dr Quirin, en précisant que, dans ce cas, le prélèvement et la greffe sont réalisés à l’hôpital Royal Prince Alfred de Sydney.
C’est donc tout naturellement que les néphrologues de Nouméa ont choisi de collaborer avec les chirurgiens et les néphrologues australiens pour lancer ces premiers prélèvements. « Cela fait plus de 20 ans que nous travaillons avec eux en totale confiance. Pour ces deux premiers cas, en 2013 et 2014, ce sont des chirurgiens australiens qui sont venus à Nouméa réaliser les prélèvements avant de repartir avec les reins et les receveurs pour faire la greffe à Sydney », souligne le Dr Quirin.
Celui-ci reconnaît que, dans l’immédiat, le centre hospitalier de Nouméa n’a pas les moyens d’assurer lui-même le prélèvement et la greffe. « Mais à court terme, précise-t-il, l’objectif est de nous organiser pour que les prélèvements puissent être faits par les chirurgiens urologues de notre établissement. Ensuite, nous verrons s’il est possible de tout faire sur place ».
D’après un entretien avec Nicolas Quirin, centre hospitalier territorial (CHT) de Nouvelle-Calédonie, Nouméa.
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