Fin du soutien des labos en congrès : les jeunes chirurgiens pressent le ministère de trouver une solution

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Publié le 11/02/2020
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Crédit photo : S. Toubon

Depuis le durcissement cet été de la loi « anti-cadeaux » – interdisant désormais à l’industrie pharmaceutique de participer aux frais « d'hospitalité » des étudiants lors de congrès ou colloques scientifiques – les jeunes chirurgiens sont sur le pied de guerre.

En pratique, la réforme ne permet plus la prise en charge par les laboratoires de l'hébergement, des repas ou de l'inscription payante des jeunes à des congrès ou sessions de formation pour un dispositif médical implantable, par exemple, que ce soit directement aux étudiants en formation initiale ou à leurs associations.

Pour le Conseil national des jeunes chirurgiens (CNJC), qui représente les internes et jeunes praticiens de plusieurs spécialités chirurgicales, cette mesure a fait disparaître « du jour au lendemain » l'ensemble des partenariats entre le monde associatif des internes et l'industrie de la santé. Une situation devenue « insupportable », juge le Dr Gabriel Saiydoun, à la tête du CNJC. « Certains congrès et sessions de formation ont été annulés faute de financement », alerte-t-il.

Les principes et la réalité

Les jeunes chirurgiens, certes « favorables » à limiter l'ingérence de l'industrie pharmaceutique dans la formation des internes, déplorent dans cette affaire le « manque criant de concertation et d'anticipation du gouvernement ». Car le soutien des laboratoires permettait de compenser ce que l'État, les universités et le système hospitalier « ne sont plus en mesure d'assurer depuis des années », analyse le conseil national des jeunes chirurgiens.

« Lors des récentes discussions avec le ministère sur ce sujet, nous avons proposé plusieurs mesures dont la mise en place d'un fonds de dotation par les industriels pour contractualiser avec les centres de formation, un financement public dans le cadre du budget de la Sécu ou une taxe dédiée à la formation », explique le Dr Saiydoun qui attend une solution rapide. 

« Se former dans des conditions de qualité et de sérénité est la garantie de bonne prise en charge de nos patients, si l'on veut que l'objectif ministériel "Jamais la première fois sur le patient" soit respecté, conclut le CNJC. La disparition d'une formation théorique et pratique de qualité expose notre système de santé à une déliquescence programmée, préjudiciable à nos concitoyens. »


Source : lequotidiendumedecin.fr