« Notre nouveau défi est la réalité augmentée, indique le Pr Marescaux. Des ingénieurs roboticiens et de l’image nous aident à mettre au point la chirurgie guidée par l’image. Elle se déroule en deux étapes. Avant l’intervention, on reconstruit un clone digital du patient à partir de son imagerie médicale. Il faut que la reconstitution en réalité virtuelle, d’un foie par exemple, soit aussi réaliste que possible, qu’on puisse voir l’organe en transparence, naviguer dans les vaisseaux, utiliser des instruments virtuels. On planifie l’intervention comme on prépare un plan de vol. Le jour de l’intervention laparoscopique, on introduit comme d’habitude une caméra, et on superpose l’image que l’on reçoit qui est opaque, et l’image reconstruite en préopératoire qui rend transparente le contenu de l’organe, sa vascularisation. Cette fusion entre l’image réelle et l’image virtuelle s’appelle la réalité augmentée. L’intervention peut commencer mais la partie n’est pas gagnée. L’image se décale dès que l’on touche l’organe. Ce problème va s’effacer avec les IRM opératoires, largement ouvertes. Cette chirurgie hybride mêlant toutes les technologies permet d’avoir en permanence une image en temps réel et autorise la fusion, le recalage, constant avec l’image reconstruite en préopératoire. Ce bloc hybride est un challenge technologique car maintenant il faut concevoir de nouveaux instruments aux alliages compatibles avec le champ magnétique. Il ne faut pas que l’image de l’IRM détruise le signal électronique de la caméra ; tout est à revoir ! Rien ne résiste aux ingénieurs. Beaucoup de start-up vont pouvoir se créer autour de ce défi. Et ça va plus loin encore. Pour certaines indications, la chirurgie est en passe de devenir semi-automatique voire automatique. On peut préparer une intervention virtuellement comme on fait un plan de vol, puis intégrer les données dans l’ordinateur du robot. C’est ce qui se passe en aéronautique. »
La réalité augmentée
Publié le 16/03/2011
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Source : Le Quotidien du Médecin: 8924
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