À PARTIR de janvier 2012, le nouveau « standard sécurité AP-HP » s’invitera dans les 88 blocs opératoires et deviendra l’horizon des quelque 3 000 chirurgiens, 1 000 anesthésistes, et 1 100 infirmiers spécialisés.
Il est le fruit de 9 mois de réflexion d’un groupe de professionnels constitué à la demande de la directrice générale Michelle Faugère et animé par le Pr François Haab, chef du service d’urologie à l’hôpital Tenon.
« Ce standard sécurité AP-HP est issu du recensement des bonnes pratiques en cours dans les salles d’opération des 12 sites », explique-t-il.
Pour améliorer la sécurité, la démarche exige d’abord l’exemplarité sur les pratiques exigibles prioritaires définies par la Haute Autorité de santé dans le cadre de la certification des établissements de santé, à commencer par la check-list. Élément fondamental du dispositif, « sa mise en place réduit le risque de morbi-mortalité dans les blocs de 30 % selon les chiffres de l’organisation mondiale de la santé », rappelle le Pr Hawa Keita-Meyer, responsable de l’antenne anesthésie-réanimation de Louis Mourier. « Elle est indispensable lors des opérations programmées et surtout en urgence ; c’est un temps de pause de deux minutes où tous les acteurs partagent les mêmes critères et pensent en commun la sécurité », poursuit-elle. Dans le cadre du standard sécurité, l’accent est placé sur la vérification ultime avant intervention chirurgicale, soit trois items à remplir susceptibles d’être audités.
Autre mesure, les professionnels sont tenus d’améliorer la traçabilité des infections du site opératoire (ISO), « afin de poursuivre la diminution des risques », souligne le Pr Haab. Si un indicateur national existe déjà pour juger la surveillance de ces infections dans les services chirurgicaux, la spécificité de cet ISO AP-HP tient à l’évaluation d’actes traceurs, comme l’application du protocole de préparation cutanée de l’opéré et celui d’antibioprophylaxie. Le standard sécurité AP-HP demande également aux professionnels intervenant dans les blocs opératoires la réalisation de revues de morbi-mortalité (RMN) afin d’analyser les événements indésirables. Actuellement 83 % des 24 services d’anesthésie et 64 % des 103 services de chirurgie s’y soumettent. L’objectif est de 100 %.
Journée ouverte en avril.
Le standard met surtout l’accent sur la transparence. « Tous ces indicateurs doivent être "remontés" au conseil de surveillance de l’institution, où siègent deux représentants des usagers, et ils doivent être communiqués au public », développe le Pr François Haab. Dans le même esprit, les présidents des conseils de blocs doivent organiser au moins une rencontre annuelle avec les commissions des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge (CRUQPC).
Cette volonté de transparence n’est pas seulement symbolique. L’AP-HP ouvrira les portes de ses blocs au public (sur inscription sur internet ) pendant une journée en avril. « Ces lieux barrés d’un panneau "entrée interdite" fascinent. Les ouvrir permettra de faire comprendre aux usagers les contraintes des professionnels de santé et pourra susciter des vocations », justifie Catherine Jugie-Robert, cadre supérieur infirmier de bloc opératoire.
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