En France, le remplacement valvulaire aortique par voie percutanée TAVI est très encadré et a deux indications sont reconnues.
D’une part, les patients ayant une contre-indication à la chirurgie, (aorte porcelaine, thorax hostile, maladie bronchopulmonaire contre-indiquant une anesthésie générale). D’autre part, les patients à haut risque, sans contre-indication chirurgicale formelle mais pour lesquels la « heart team » juge le TAVI préférable à la chirurgie : score de risque Euroscore› 20 %, ou ‹ 20 % mais avec facteurs associés de fragilité.
Depuis 2004, grâce aux progrès techniques -miniaturisation des valves, recours à des introducteurs plus petits- et à l’expérience acquise par les 48 équipes habilitées à réaliser la procédure en France, le taux de complications vasculaires a nettement diminué. Le taux de fuites périvalvulaires, facteur de mortalité, a lui aussi été réduit. « Tous ces facteurs sont en faveur d’une évolution à terme des indications, qui pourraient être étendues aux patients à risque intermédiaire », indique le Pr Martine Gilard.
Résultats très encourageants
Les résultats à deux ans de l’étude PARTNER 2, qui a randomisé des patients à risque intermédiaire pour évaluer le TAVI versus la chirurgie de remplacement valvulaire aortique, devraient être présentés lors du congrès de l’American college of cardiology au printemps 2016. Rien ne devrait donc bouger d’ici là. « Les données présentées lors de l’édition 2015 du congrès sur plus de 1000 patients à haut risque et à risque intermédiaire implantés avec la valve Sapien 3 sont très encourageantes », souligne le Pr Gilard. « À trente jours, la mortalité et le taux d’AVC sont de l’ordre de 1 %, chez les patients à haut risque comme chez ceux à risque intermédiaire ».
Reste la question du recul de la technique. Les bioprothèses implantées chirurgicalement ont un recul qui a permis de confirmer leur durabilité. « Pour le TAVI, nous disposons d’un recul de 7 ans et les données sont rassurantes. Mais seul un recul plus important pourra confirmer la survie à long terme des prothèses implantées par voie percutanée », note le Pr Gilard.
Pour l’instant donc, le TAVI n’est indiqué que chez les patients ayant une contre-indication à la chirurgie ou à haut risque chirurgical, après justification de la « heart team ».
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