LE RECOURS aux bandelettes sous-urétrales (BSU), mises en place selon la technique TVT (Tension free Vaginal Tape) ou TOT (Trans Obturator Tape) a complètement modifié la prise en charge de l’incontinence urinaire féminine d’effort. Depuis quatre ou cinq ans, les fabricants commercialisent des mini-bandelettes, avec pour avantages potentiels une intervention réalisable en ambulatoire, exposant à un moindre risque de complications vasculaires et nerveuses et de douleurs postopératoires. « Mais jusqu’alors, peu de bandelettes de ce type ont fait l’objet d’une évaluation rigoureuse, ce qui impose pour l’instant la plus grande prudence. Certaines de ces nouvelles prothèses semblent toutefois se démarquer, avec notamment pour l’une d’entre elles des données à deux ans montrant une efficacité comparable à celle du TOT et ce avec une nette réduction de douleurs postopératoires » rapporte le Dr Marcelli.
En cas d’hypermobilité urétrale.
Ces mini-bandelettes ont les mêmes indications potentielles que les TOT, en pratique une incontinence urinaire d’effort avec hypermobilité urétrale. Le geste chirurgical est moins invasif : il ne nécessite qu’une incision vaginale sous-urétrale, la dissection est moins importante et la pose est réalisée avec un ancillaire adapté, sans aller au-delà du trou obturateur. La durée de l’intervention est raccourcie et le geste peut être réalisé en ambulatoire sous anesthésie locale de proche en proche. « Le principal avantage est sans doute la réduction des douleurs postopératoires, car la prothèse ne ressort pas de la peau », note le Dr Maxime Marcelli. « Les femmes peuvent reprendre leurs activités dès le lendemain ». Les échecs de pose sont rares, la technique élimine les complications liées au passage par le trou obturateur (lésions vasculaires ou nerveuses), mais le risque de plaie vésicale ou urétrale est comparable à celui observé avec la technique TOT.
« Le recul n’est que de deux ans, ce qui ne permet pas d’apprécier la durabilité dans le temps de ces mini-bandelettes, dont la fixation se fait dans le muscle ou la membrane obturatrice, grâce à des dispositifs d’ancrage. A court terme, les résultats semblent comparables à ceux rapportés avec les BSU classiques », précise le Dr Marcelli. Enfin, dernier avantage potentiel : du fait de la taille réduite des bandelettes, il y a moins de matériel prothétique implanté et il est plus facile d’accès, ce qui peut faciliter un geste chirurgical ultérieur en cas d’exposition de la bandelette.
« Une évaluation rigoureuse des mini-bandelettes est impérative avant qu’elles ne puissent être proposées en routine. Il faut être extrêmement prudent avec le matériel implantable et, de façon générale, seules les bandelettes constituées de polypropylène monofilament tricoté sont recommandées, à l’exclusion de tout autre matériau. S’agissant d’une chirurgie fonctionnelle, la prise de risque doit être réduite au maximum et nous devons rester un peu frileux face aux avancées technologiques, qui doivent être évaluées dans des études de bonne qualité, dans des indications bien définies, standardisées. Il semblerait sinon difficile de justifier la survenue de complications », conclut le Dr Maxime Marcelli.
D’après un entretien avec le Dr Maxime Marcelli, hôpital de la Conception, Marseille.
Lien d’intérêt : aucun
www.cngof.asso.fr, recommandation pour la pratique clinique, diagnostic et prise en charge de l ’incontinence uriniare de la femme adulte.
www.urofrance.org, recommandations pour le traitement de l’incontinence urinaire féminine non neurologique.
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