Actualisation par la HAS

Les recommandations sur l’IVG médicamenteuse

Publié le 12/09/2011
Article réservé aux abonnés

DEUX MÉTHODES sont utilisées pour interrompre une grossesse : l’IVG chirurgicale jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (SA) et l’IVG médicamenteuse. Cette dernière peut être réalisée, en ville, jusqu’à 49 jours d’aménorrhée et jusqu’à 63 jours dans un établissement de santé. Ce dernier doit disposer d’un service de gynécologie obstétrique ou de chirurgie ou d’une convention avec un établissement disposant d’un plateau technique permettant de prendre en charge l’ensemble des complications. Dans tous les cas les femmes doivent pouvoir choisir, si la durée de l’aménorrhée le permet, la méthode. Une information complète par les professionnels de santé en particulier sur les effets indésirables tels que les hémorragies et la douleur est essentielle.

L’IVG médicamenteuse repose sur l’association de l’antiprogestérone, mifépristone, administrée au jour 1 et d’une prostaglandine administrée de 36 à 48 heures plus tard.

Son efficacité s’évalue sur deux critères : le taux de succès (obtention d’un avortement complet sans nécessité d’intervention chirurgicale) ; le taux de grossesses évolutives ou persistantes.

De nouveaux protocoles médicamenteux.

Pour les grossesses de moins de 7 SA, l’HAS recommande deux séquences possibles, selon la posologie et de mode d’administration, qui sont celles de l’AMM de Mifégyne (mifépristone) :

- Une prise de 600 mg de mifépristone par voie orale suivie, 36 à 48 heures plus tard, de 400 µg de misoprostol par voie orale ;

- Une prise de 200 mg de mifépristone par voie orale suivie 36 à 48 heures plus tard de 1 mg de géméprost par voie vaginale.

Les grossesses évolutives sont de l’ordre de 1 % pour les posologies autorisées par l’AMM (taux de succès 93 %).

L’utilisation de 200 mg de mifépristone par voie orale, suivie 36 à 48 heures plus tard de 400 µg de misoprostol (séquence hors AMM) est une pratique rapportée par les praticiens qui conduit à des taux de succès comparables (91 %). Néanmoins, avec 200 mg de mifépristone pourraient survenir jusqu’à 2,6 % de grossesses évolutives supplémentaires par rapport à 600 mg ce qui ferait environ 2 400 grossesses de plus, par an, en France.

La visite de contrôle réglementaire après 2 semaines n’étant pas toujours réalisée, les femmes peuvent ne pas être conscientes de la poursuite de la grossesse ce qui peut les conduire à dépasser le seuil légal de l’IVG chirurgicale de 14 SA.

Pour les grossesses de 49 à 63 jours d’aménorrhée, le traitement indiqué par l’AMM de Mifégyne est une prise de 200 mg de mifépristone suivie, 36 à 48 heures plus tard, de 1 mg de géméprost par voie vaginale. L’augmentation à 600 mg de mifépristone (AMM) n’améliore pas le taux de succès. Les taux de grossesses évolutives constatées avec ce protocole sont de l’ordre de 0,5 % avant 8 SA et de 1,5 % entre 8 et 9 SA, quelle que soit la dose de mifépristone.

L’administration de misoprostol par voie vaginale est plus efficace que per os (hors AMM), mais elle entraîne plus fréquemment des douleurs abdomino-pelviennes et de très rares.

Accidents graves potentiellement fatals.

Conférence de presse organisée par le laboratoire Nordic Pharma.

 Dr MICHELINE FOURCADE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9001