Première étape
On doit rechercher systématiquement tous les signes de gravité à l’aide de questions explorant :
• les conséquences
Y a-t-il eu un traumatisme physique ? La personne a-t-elle pu se relever seule ? Le séjour au sol a-t-il dépassé une heure ? Existe-t-il un syndrome post-chute, notamment une impossibilité de se tenir debout sans aide depuis la chute et/ou une peur de faire d’autres chutes ?
• les pathologies responsables de la chute,qui sont principalement cardio-vasculaires, neurologiques, infectieuses et métaboliques :
Y a-t-il eu un malaise et/ou une perte de connaissance au moment de la chute ? Y a-t-il un déficit neurologique sensitivomoteur constitué ou transitoire ? Y a-t-il eu un trouble de la conscience ? Un vertige ? Existe-t-il un état fébrile ou une pathologie infectieuse ? Y a-t-il prise d’un médicament hypoglycémiant ?
Les critères de gravité sont d’autant plus alarmants lorsqu’ils sont associés à :
- une ostéoporose avérée ;
- un isolement social et familial ;
- la prise d’anticoagulants.
Deuxième étape
On recherche les facteurs de risque :
• Les facteurs prédisposants : âge supérieur à 80 ans, sexe féminin, antécédents de fractures traumatiques, polymédication, prise de psychotropes, de diurétiques, de digoxine et d’antiarythmiques de classe 1. Recherche de troubles de la marche et/ou de l’équilibre ; d’une diminution de la force musculaire des membres inférieurs : capacité à se relever d’une chaise sans l’aide des mains ; diminution de la force et/ou de la puissance musculaire des membres inférieurs (capacité à se relever d’une chaise sans l’aide des mains ; IMC › 21 kg/m2) ; d’une arthrose des MI ou du rachis ; anomalie des pieds ; baisse de l’acuité visuelle ou d’une insuffisance des corrections ; d’un syndrome dépressif ; et d’un déclin cognitif.
• Les facteurs précipitants :
- cardiovasculaires (hypotension orthostatique, malaise, perte de connaissance),
- neurologiques (déficit sensitivo-moteur, confusion mentale),
- vestibulaires (recherche d’une notion de vertige, test de Romberg),
- métaboliques (hyponatrémie, hypoglycémie médicamenteuse ou non, imprégnation d’alcool),
- environnementaux (l’éclairage est-il suffisant ? La topographie du lieu de vie est-elle adaptée ? Encombrée ? Le chaussage est-il adéquat ?).
Cette étape est essentielle car, chez un même patient, plusieurs facteurs de risque sont souvent associés.
Les examens complémentaires viennent en surplus d’une démarche avant-tout clinique.
Troisième étape
Proposer des interventions visant à prévenir la récidive des chutes et leurs complications.
Ces interventions portent sur la correction des facteurs de risque modifiables, l’aménagement de l’environnement, l’adaptation du chaussage, l’utilisation d’aides techniques (déambulateur, cannes, sièges adaptés). Des programmes d’activité physique et/ou de kinésithérapie sont à mettre en place. En cas de troubles de la marche et/ou de l’équilibre, il est recommandé de prescrire des séances de kinésithérapie incluant :
- un travail de l’équilibre postural et dynamique ;
- un travail de renforcement musculaire des MI. Ces pratiques doivent être régulières, avec des exercices d’intensité faible à modérée. Puis elles doivent être poursuivies per des exercices en autorééducation, entre et après les séances, pour prolonger leurs acquis dans la vie quotidienne.
La prise en charge doit être rapide et adaptée, elle est fondée sur une approche multi-interventionnelle, déterminée en fonction des résultats de l’évaluation du patient et de son environnement.
Entre 10 et 25 % des personnes de plus de 65 ans font des chutes à répétition, avec pour conséquence un risque élevé de complications traumatiques, de perte d’autonomie et d’indépendance et une fréquence élevée d’hospitalisations prolongées.
Les recommandations et des fiches de synthèse peuvent être consultées et téléchargées sur : www.has-sante.fr
ou www.has-sante.fr/portail/jcms/c_793371/evaluation-et-prise-en-charge-de…
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