Une deuxième greffe utérine réalisée avec succès en France, et une deuxième grossesse en cours pour la première greffée

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Publié le 19/10/2022
le professeur Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch de Suresnes

le professeur Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch de Suresnes
Crédit photo : AFP

Pour la deuxième fois en France, une greffe d'utérus a été réalisée avec succès, après une première greffe réussie chez une autre patiente en mars 2019. Cette première greffe avait permis à Déborah Berlioz, 37 ans, de donner naissance à un premier enfant en février 2021. Elle attend aujourd'hui son second enfant.

Ce sont les équipes du Pr Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine), déjà responsables de cette première naissance, qui ont réalisé cette deuxième opération.

« La greffe sur cette nouvelle patiente de 36 ans a été réalisée à partir de l'utérus de sa sœur aînée, avec une chirurgie très peu invasive », explique le Pr Ayoubi. L'intervention a duré près de 18 heures et s'est déroulée le 17 septembre 2022. 

Comme Déborah, la patiente est née sans utérus, du fait du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH). Ce syndrome concerne environ une naissance de fille sur 4 000.

Environ 80 greffes utérines réalisées dans le monde

« Environ 80 greffes d'utérus ont jusqu'ici été réalisées dans le monde, note le Pr Ayoubi. Il faut une donneuse vivante, bénévole et apparentée (soit de la famille, soit une proche) et on fait bien sûr des tests de compatibilité immunologique. » Si les greffes à partir de donneuses décédées sont possibles, en France, l'équipe du Pr Ayoubi dispose depuis 2017 d'une autorisation de l'Agence du médicament (ANSM) pour réaliser dix greffes à partir de donneuses vivantes.

Après la naissance de son second enfant prévue en mars prochain, Déborah Berlioz se verra retirer l'utérus greffé, qui l'oblige à suivre un traitement antirejet. « L'essai clinique auquel j'ai participé autorisait de mener deux grossesses maximum en cinq ans », a-t-elle indiqué. Après une première grossesse « miracle », elle se réjouit d'attendre un second bébé « bonus » : « Avant la greffe, tout espoir de tomber un jour enceinte m'était totalement interdit. »

D. C. avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr