Ces trente dernières années, la prévalence de la dermatite atopique s’est accrue dans le monde entier. Dans les pays développés, un plateau à 10-20% semble avoir été atteint. Dans les pays en développement, la prévalence est moindre mais elle croît toujours.
Dans 60% des cas, la maladie apparaît dans la première année de vie mais elle peut apparaître à tout âge. Les signes les plus précoces (sécheresse et rugosité de la peau) apparaissent rarement avant 2 mois.
• Cliniquement, les manifestations habituelles sont une sécheresse cutanée généralisée, un début précoce et une atopie. Les stigmates atopiques associés sont une hyperlinéarité des paumes et des plantes, des lignes de Dennie-Morgan sous les paupières inférieures et une raréfaction ou une absence de la portion externe des sourcils (signe de Herthoge).
• La peau a tendance à se surinfecter : staphylocoque (impétiginisation) ; eczema herpeticum ; molluscum contagiosum ; Malassezia sympodialis.
• A noter une sensibilisation accrue aux composants de certains émollients : conservateurs, fragrances, émulsifiants, antiseptiques.
• Démangeaisons, manque de sommeil et honte altèrent le bien-être psychosocial des patients et de leur famille. Chez les enfants, l’altération de la qualité de vie est similaire à celle provoquées par d’autres maladies majeures comme le diabète et l’asthme. Il existe aussi un risque accru de trouble déficitaire de l’attention-hyperactivité. Sans compter une prévalence accrue de dépression, anxiété, troubles des conduites et autisme.
Par ailleurs il existe un risque accru de rhinite allergique et d’asthme.
• Dans le rapport 2010 « Global Burden of Disease » de l’OMS, la dermatite atopique apparaît en tête des maladies dermatologiques courantes en ce qui concerne le handicap ajusté aux années de vie et le nombre d’années avec la maladie.
Aux Etats-Unis, le coût annuel de la dermatite atopique a été estimé à 5 milliards de dollars. A titre individuel, jusqu’à 10% des revenus du foyer sont consacrées à des dépenses non prescrites.
• Le facteur de risque le plus puissant est une histoire d’atopie familiale. Déjà, 32 loci de susceptibilité ont été identifiés. Le facteur génétique le plus fort concerne le gène de la filaggrine. D’autres facteurs génétiques portant sur l’immunité sont également en cause.
• Parmi les facteurs environnementaux bien connus qui font passer de la susceptibilité héritée à la maladie, citons l’alimentation occidentale (apports élevés en sucre et en acides gras polyinsaturés), la petite taille des familles, un haut niveau d’éducation, l’habitat urbain, les régions peu ensoleillées et à faible taux d’humidité.
• Parmi les facteurs protecteurs, citons la mise précoce en crèche, l’exposition à des endotoxines, la consommation de lait fermier non pasteurisé et le contact avec les chiens.
Dr Emmanuel de Viel
Weidinger S, Novak n. Lancet2016, 387, 1109-22.
Dermatite atopique : un poids lourd
Publié le 18/03/2016
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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