PAR LE Dr LUC SULIMOVIC (1) ET LE Dr PAUL YOUNG (2)
L’âge moyen des dermatologues en activité est de 55 ans pour les hommes avec 23 ans d’exercice professionnel et chez les femmes de 53 ans avec 21 ans d’exercice. La première installation intervient en moyenne à l’âge de 32 ans. Les dermatologues n’échappent pas à l’évolution vieillissante de la population médicale.
L’activité du dermatologue reste centrée sur la pathologie dermatologique et notamment cancérologique, même si l’exercice de la dermatologie esthétique y est présent ; 81 % des dermatologues font très souvent de la chirurgie, 74 % de la cancérologie, 68 % de la pédiatrie ; 55 % d’entre eux sont également amenés à traiter des urgences très souvent et 43 % irrégulièrement.
Le fait le plus marquant est l’évolution de l’exercice professionnel : la dermatologie est non seulement une spécialité clinique, mais est devenue une spécialité technique, instrumentale. Les lasers font actuellement partie intégrante de l’exercice pour 67 % des dermatologues et 93 % de ceux qui ne les pratiquent pas réorientent les patients vers un confrère dermatologue.
En réponse à l’évolution de la société, au vieillissement de la population et à la recherche du bien-être, 45 % des dermatologues pratiquent des actes esthétiques très régulièrement, 38 % ponctuellement ; 83 % considèrent qu’ils sont les premiers spécialistes à pouvoir prodiguer ces actes. Mais, cet exercice est loin d’être exclusif dans l’immense majorité des cas.
Conditions d’exercice.
77 % des dermatologues interrogés exercent en libéral, pour la moitié seul ; un tiers en association avec d’autres dermatologues et 20 % avec d’autres spécialistes ; 14 % ont un exercice mixte et 9 % sont salariés ; 76 % accepteraient de travailler dans un local avec plateau technique partagé. Le travail va devenir de plus en plus collectif. Le regroupement avec d’autres spécialités fait son chemin.
Près de 78 % des dermatologues libéraux interrogés ont au moins une secrétaire dans leur cabinet ; 13 % ont un secrétariat à distance ; 45 % de ceux n’ayant pas de secrétariat ont un chiffre d’affaires inférieur à 150 K€.
On observe une poursuite de la féminisation de la profession comme pour l’ensemble du corps médical, passée de 59 % en 2000 à 65 % en 2010, une augmentation de l’utilisation des lasers (de 54 à 67 %). L’exercice mixte diminue : il passe de 50 % à 25 %. Le temps consacré à l’activité esthétique augmente sensiblement.
La démographie.
La spécialité est confrontée à un grave problème démographique avec un écart croissant et inquiétant entre les dermatologues entrants et sortants. Parallèlement, le désintérêt pour l’exercice libéral se confirme, d’où l’augmentation du nombre de remplaçants qui illustre bien les craintes et les attentes des nouvelles générations dans le choix de ce mode exercice.
D’ici 10 ans, 1 500 à 1 600 dermatologues vont partir à la retraite et seulement 700 entreront dans la vie active.
D’ici à 2030, le nombre de dermatologues va diminuer d’environ 30 %, alors que la population vieillit, avec comme corollaire une augmentation de la consommation médicale.
*Cette enquête a été conduite grâce au concours des Laboratoires Galderma.
(1) Membre du conseil d’administration du SNDV, membre du Conseil de coordination de la dermatologie.
(2) Vice-président du SNDV.
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