L’allergie aux cosmétiques est un motif fréquent de consultations en dermato allergologie. Pendant de nombreuses années, ce sont les parfums qui tiennent la première place des allergènes les plus fréquents mais on observe depuis quelque temps une véritable épidémie de dermite de contact aux isothiazolinones.
Réaliser le bon bilan.
Ces conservateurs, de plus en plus présents dans les cosmétiques, les produits d’entretien les lessives et les huiles de coupe prennent donc la tête, suivis des parfums et des tensio-actifs tels que le cocamidopropylbétaïne. L’identification des allergènes responsables est réalisé à l’aide de patch-tests avec la batterie standard européenne et le cosmétique suspecté en produit fini. Idéalement la lecture s’effectue à 48 heures puis 96 heures, l’interprétation à 72 heures étant moins performante. Classiquement la réaction irritative disparaît elle, après 48 heures. Ce bilan est complété selon la nature du produit (cosmétiques moussants) par un Open test et en cas de doute par un ROAT.
Les batteries dites « complémentaires » peuvent être utiles mais devraient cependant bénéficier d’un dépoussiérage en fonction des allergènes en voie de disparition comme les libérateurs de formol par exemple.
Les trois vigilances.
Un aspect un peu délaissé de la prise en charge, devrait retenir l’attention des professions de santé : La déclaration en cosmétovigilance.
1.La mise en cause direct d’un cosmétique par phénomène d’irritation cutanée importante ou en cas d’allergie avérée avec un test allergologique positif impliquent en premier lieu une déclaration auprès de l’ANSM (rôle de santé publique avec la possibilité de légiférer).Elle est rédigée sur le formulaire adéquat par le personnel de santé (médecin, pharmacien, dentiste, stomatologue, kiné etc..) mais aussi, là est la nouveauté, par le patient lui même.
2.La déclaration de vigilance confraternelle est adressée auprès du REVIDAL-GERDA. Interactive, elle permet de répertorier des cas identiques auprès de confrères et de déclencher si nécessaire un « signal de vigilance activée » transmettant ainsi l’info aux membres inscrits. Un contact est alors pris avec le fabriquant du cosmétique en cause pour lui signaler les cas répertoriés.
3.Le dermato-allergologue ou l’allergologue individuellement peut également prendre contact directement avec le service de vigilance de la marque du cosmétique incriminé pour une déclaration « industrielle » et l’obtention d’un kit des ingrédients permettant de tester son patient.Le nouveau règlement européen imposant à chaque firme d’assurer la surveillance de ses produits.
Réaliser le bilan adéquat
•Journal officiel de l’Union européenne paru le 22.12.2009 L 342/59 RÈGLEMENT (CE) No 1223/2009 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques (refonte)(Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE)
•Site référent ANSM ((Agence Nationale Sécurité de médicaments et des produits de santé) : http://ansm.sante.fr/Produits-de-sante/Produits-cosmetiques
•REVIDAL GERDA (Réseau Vigilance en Dermato-Allergologie) : Adresse mail revidal.gerda@gmail.com
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