« Le programme Allurion représente une alternative pour les personnes dont l'indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 39,9 kg/m2, souligne le Dr Mathieu Miguet, chirurgien viscéral et digestif à la Polyclinique de Navarre, à Pau. Il s'agit du seul dispositif médical de perte de poids ne nécessitant ni chirurgie, ni endoscopie, ni anesthésie. »
Ce programme, indiqué chez les adultes de plus de 18 ans dont l'IMC est supérieur à 27 kg/m², s'inscrit également comme une alternative à la chirurgie bariatrique pour les patients ne souhaitant pas ou ne pouvant pas bénéficier d’une opération (difficulté anesthésique majeure, insuffisance cardiaque ou respiratoire sévère…).
Les personnes présentant un surpoids (IMC de 25 à 29,9 kg/m2), une obésité modérée (IMC entre 30 et 34,9 kg/m2) ou sévère sans comorbidités (IMC entre 35 et 39,9 kg/m2) ont peu de solutions pour (re)trouver leur poids de forme. Leur prise en charge repose essentiellement sur des mesures hygiénodiététiques (activité physique adaptée, rééquilibrage alimentaire, prise en charge psychologique et/ou psychiatrique).
Un programme reposant sur cinq piliers
Le programme Allurion comprend un ballon gastrique, un soutien médical continu, un suivi digitalisé (via une application), une balance et une montre connectées. Le ballon, qui dure environ quatre mois, favorise la sensation de satiété, facilite la perte de poids et le changement d'hygiène de vie à long terme.
Tout au long de son parcours (minimum six mois), le patient bénéficie d'une prise en charge globale. La préparation avant la pose du ballon dure quatre à huit semaines en fonction des centres. Des mesures diététiques sont mises en place pour amorcer la perte de poids. Un coach sportif élabore un programme d’activité physique adapté.
« En cas d’IMC > 35 kg/m², un avis est pris auprès d’un pneumologue pour un test du souffle et éventuellement une polysomnographie. Un bilan biologique est effectué pour rechercher une carence ou un trouble endocrinien (hypothyroïdie, hypercorticisme…) pouvant expliquer le surpoids et devant être corrigés en premier », note le Dr Miguet.
L'application (Allurion App), qui est synchronisée avec la balance et la montre connectées, permet de stocker et d'analyser les données de poids, le nombre de pas, les heures de sommeil et le niveau d'activité physique. Le suivi digitalisé permet de repérer les personnes à risque et d’éviter les perdus de vue.
Induire des changements comportementaux à vie
Le suivi du patient avant et après la pose du ballon (nutrition, activité physique, prise en charge psychologique) est un élément clé. « Pendant six mois à un an, le patient bénéficie d'une consultation tous les 15 jours puis, tous les mois. Outre la diminution de l'appétit et le ralentissement de la vidange gastrique, le ballon renforce la sensation de satiété. Avant la pose, une préparation en éducation thérapeutique est indispensable, car les patients n’ont plus conscience des signaux physiologiques de faim et de satiété », confie Lamia Zinaï, diététicienne au centre médical Mirabeau (Aix-en-Provence).
D'après les études cliniques, la perte de poids induite quatre mois après la pose du ballon gastrique est, en moyenne, de 10 à 15 % du poids total. Ce qui permet d'améliorer les comorbidités telles que l'hypertension et le diabète de type 2. Jusqu'à 95 % de la perte de poids peut être maintenue un an après l'élimination du ballon. Les contre-indications sont un antécédent de chirurgie abdominale majeure, la grossesse et l'allaitement, les maladies inflammatoires intestinales (Mici) ou toute pathologie inflammatoire non stabilisée.
Le coût moyen pour six mois se situe entre 3 500 et 4 000 euros (non pris en charge par l'Assurance-maladie). À ce jour,10 000 patients en surpoids ou en situation d'obésité ont été traités avec le programme Allurion en France (et 80 000 à l'international).
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024