La grippe aviaire a de nouveau durement frappé en 2022 : la filière volaille française connaîtra un recul de 10 % de production d’ici à la fin de l’année. Parallèlement, entre l’énergie et les céréales, les coûts de production ont flambé (+50 % entre 2020 et 2022). L’État a soutenu les éleveurs et, avec une hausse des prix de 5 à 7 %, la volaille reste compétitive parmi les autres viandes. La contractualisation de la filière a permis aux 100 000 professionnels de faire face, mais ce modèle est aujourd’hui en danger.
Les volailles importées, principalement d’Ukraine (+181 %) et du Brésil (+122 %), ont profité de l’appel d’air, et représentent aujourd’hui la moitié du marché en France. Or, il s’agit d’élevages aux normes très éloignées de notre cadre européen, pour ne pas dire inexistantes : des tailles moyennes à deux millions de poulets, pas de lumière naturelle, des volailles entassées sur dix étages, etc. Les poulets ukrainiens bénéficient de plus d’une mesure de l’union européenne, qui a levé en début d’année tout droit de douane pour soutenir le pays… ce qui n’a pas bénéficié aux paysans visés, car la quasi-totalité de la filière est dans les mains d’un seul oligarque, qui a transféré ses fonds à Chypre.
Il est très difficile de connaître la proportion réelle de volailles en provenance de pays tiers car, en plus de ces imports directs, la Pologne, la Belgique et les Pays Bas représentent des plateformes qui réceptionnent — principalement de Brésil et de Thaïlande — des carcasses qu’elles découpent et revendent sous l’étiquette « UE ».
Les professionnels du secteur appellent à soutenir le label « volaille française ». Depuis le 1er mars 2022, un décret impose aux restaurateurs d’indiquer l’origine des viandes, y compris les volailles.
Conférence de presse de l’interprofession volaille de chair, 7 sept 2022
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