Des interactions génétiques/environnementales multiples

Publié le 16/12/2013
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Comme pour toute pathologie auto-immune, l’hypothèse hygiéniste pourrait en partie expliquer l’augmentation des DT1 ; la réduction de l’exposition aux antigènes dans la petite enfance, en modifiant la programmation immunitaire, pourrait altérer la réponse auto-immune et allergique. Le raccourcissement de la durée de l’allaitement intervient aussi certainement, ainsi que la diversification alimentaire plus précoce et en particulier le contact avec les protéines du lait de vache ; ils pourraient déclencher le DT1 plus tôt avec un risque relatif de 1,1. On incrimine aussi la carence en vitamine D qui pourrait activer l’auto-immunité ; un IMC plus élevé pourrait accroître le stress au niveau des cellules bêta insulinosécrétrices et favoriser leur épuisement.

On observe des variations saisonnières avec des pics d’incidence de septembre à décembre : la destruction des cellules pancréatiques par les viroses hivernales favoriserait le déclenchement du diabète. Les perturbateurs endocriniens ont probablement aussi un impact sur les cellules bêta, mais ce champ de recherche demanderait à être développé. Le rôle du microbiote intestinal a été mieux étudié dans le diabète de type 2, mais émerge dans le DT1.

L’accélération de la destruction des cellules bêta sous l’influence de facteurs environnementaux expliquerait l’augmentation de l’expression de la maladie et sa survenue plus précoce sur des terrains prédisposés. Il existe manifestement des caractères héréditaires, même s’ils sont moins prégnants que dans le DT2 (le jumeau monozygote de DT1 a 35 à 50 % de risque de développer un DT1). L’impact du diabète des parents sur l’enfant est très différent entre les deux types de diabète. Les pères transmettent plus le risque de DT1 que les mères (3,5 à 8 % versus 1 à 3 %) ; dans le DT2, la transmission maternelle n’est pas uniquement génétique, puisqu’elle résulte en partie de l’exposition à l’hyperglycémie in utero qui accroît le risque de DT2 en altérant le développement des cellules bêta, facteur s’ajoutant à la transmission de la prédisposition à l’insulinorésistance. Le DT1 chez la mère serait plutôt protecteur pour l’enfant : la stimulation d’une tolérance in utero amènerait à une meilleure tolérance immunologique ultérieure vis-à-vis des antigènes de la cellule bêta.


Source : Bilan spécialistes