Pour contrôler son diabète, les solutions e-santé ne manquent pas. Au niveau des applications mobiles tout d’abord, l’offre des « stores » de téléchargement est pléthorique mais les abandons d’usage sont aussi très fréquents.
Signe que les malades sont encore loin d’y trouver leur compte. « Il y a une attente très forte et les patients font comprendre qu’ils aimeraient avoir des applications qui permettent vraiment de les aider dans leur prise en charge du diabète. Aujourd’hui, il y en a énormément et il faut arriver à une réelle évaluation de ces applications pour mieux les guider dans leur choix », souligne Caroline Guillot, sociologue et responsable du Diabète Lab au sein de l’Association française des diabétiques (AFD). Lancée en mars 2015, cette plateforme a été pensée pour replacer le patient diabétique au coeur de l’innovation e-santé. « L’enjeu, c’est que ces applications soient construites avec le patient pour s’assurer qu’il les utilise vraiment et qu’il y ait une appropriation sur le long terme », poursuit Caroline Guillot. En matière d’application mobile, le principal défi est de rendre intelligentes ces solutions, pour offrir une réelle valeur ajoutée aux données patient.
Innovation continue
À ce titre, une application comme Diabeo de la société Voluntis illustre cette démarche, en suggérant au patient diabétique des doses d’insuline à administrer sur la base d’algorithmes qui intègrent ses paramètres et objectifs spécifiques. S’agissant des solutions connectées, de nombreux dispositifs médicaux sont proposés : Le glucomètre connecté (tels l’iBGStar de Sanofi ou le iHealth Gluco) couplé à une application facilite la surveillance des glycémies, la consommation de glucide et les doses d’insuline. Dans le même registre, Abbott va plus loin avec son FreeStyle libre, un système « flash » d’autosurveillance du glucose muni d’un petit capteur qui mesure automatiquement les taux de glucose dans le liquide interstitiel et les enregistre en permanence. Les données étant transmises à un lecteur compagnon grâce à un système de scan. Le stylo injecteur d’insuline se connecte également, à l’image du Datapen de Biocorp. Il permet d’optimiser l’observance thérapeutique, avec l’accès en temps réel à des données de traitement précises depuis son smartphone. L’innovation majeure pour le patient diabétique de type I reste la micro-pompe à insuline connectée, comme celle distribuée par la société Cellnovo ou l’Accu Chek de Roche diabete care. Demain, c’est le pancréas artificiel qui permettrait encore d’aller à un stade supérieur dans le confort de prise en charge. Plusieurs sociétés sont sur les rangs dont le français Diabeloop qui teste actuellement son dispositif dans plusieurs CHU.
Appel au remboursement
À l’AFD, le diabète Lab s’est penché sur la perception de l’innovation chez les patients par le biais d’une étude qualitative menée sur un petit échantillon de malades, en deux temps : d’abord à la fin de l’année 2014 puis en mars 2016. « Évidemment, le fait de ne plus avoir à se piquer sur le bout du doigt pour mesurer sa glycémie est un confort mais en fait, les personnes diabétiques soulignent beaucoup d’autres intérêts, notamment le fait de percevoir ces dispositifs comme étant beaucoup plus compatibles avec leur mode de vie », indique Caroline Guillot. L’autre intérêt de ces technologies dites « intelligentes », c’est d’apprendre à mieux se connaître et anticiper les hypoglycémies, poursuit-elle. Néanmoins, malgré des apports certains, « ces dispositifs restent assez peu utilisés aujourd’hui », principalement du fait que ces derniers demeurent à la charge des patients, souligne la sociologue. L’AFD milite d’ailleurs actuellement pour le remboursement des lecteurs de glucose en continue dès 2016. Condition sine qua non pour une adoption de masse de ces innovations de rupture.
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