Le Pr Franck Mauvais-Jarvis, qui travaille à la Nouvelle-Orléans, a rappelé en introduction qu’il existe un surrisque de diabète de type 2 chez les hommes par rapport aux femmes. De même, dans le diabète de type 1, les hommes sont davantage touchés que les femmes après la puberté. Enfin, le diabète atypique dit de l’Africain, ou diabète cétosique, touche de manière prédominante les hommes.
Ce déséquilibre de la prévalence selon le sexe suggère le rôle modulateur des hormones sexuelles. Les essais testant le traitement substitutif hormonal de la ménopause ont montré également une réduction de 20 à 35 % de l’incidence du diabète avec les estrogènes conjugués équins.
Il a été montré que les estrogènes améliorent la sensibilité à l’insuline hépatique et musculaire. Mais l’équipe du Pr Mauvais-Jarvis a étudié l’effet des estrogènes sur la fonction bêta et a mis en évidence que l’estradiol améliore l’insulinosécrétion et préserve les cellules bêta de la lipotoxicité.
Activation du récepteur ER-α
Des études ont montré que les estrogènes améliorent la fonction et la survie des îlots de Langerhans après transplantation chez la souris. Cet effet protecteur est lié à une réduction de l’apoptose des cellules bêta et à une augmentation de l’oxygénation des îlots. Il existe aussi une meilleure vascularisation des îlots greffés sous l’effet de l’estradiol. Cette protection est liée à l’activation du récepteur ER-α au niveau des cellules endothéliales, ce qui contribue à améliorer la perfusion tissulaire. De même, la stimulation du récepteur ER-α au niveau des cellules α des îlots induit une diminution de la sécrétion de glucagon, qui contribue à diminuer l’hyperglycémie.
Des travaux expérimentaux ont montré que les estrogènes induisent une synthèse de FGF21 au niveau hépatique qui favorise l’oxydation des lipides dans le foie. De même, les estrogènes activent PPAR- α, l’AMP kinase et SIRT-1, ce qui favorise l’oxydation intrahépatique des acides gras et donc améliore la sensibilité hépatique à l’insuline.
Testostérone
Chez les hommes, la castration chimique pour le cancer de la prostate augmente le risque de diabète de près de 30 %, ce qui souligne le rôle de la testostérone sur le métabolisme du glucose. Chez la souris, la carence en androgènes a un retentissement sur la fonction bêta. Les souris présentant une invalidation pour le récepteur aux androgènes développent plus facilement une hyperglycémie liée à des altérations de l’insulinosécrétion sous régime riche en graisses. De même, le flutamide, médicament qui bloque l’activation du récepteur aux androgènes, provoque une diminution de l’insulinosécrétion sur des cellules bêta in vitro.
La testostérone stimule la première et la deuxième phase de l’insulinosécrétion. La liaison de la dihydrotestostérone au récepteur aux androgènes, qui est présent dans le cytosol des cellules bêta, induit une activation de la voie médiée par le GLP1 dans les cellules bêta avec induction de l’AMP cyclique et activation de la protéine kinase A. Ceci conduit à stimuler l’insulinosécrétion en présence de glucose.
D’après la communication du Pr Franck Mauvais-Jarvis
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