Prévention

Diabète de type 2 : quel type d’exercice physique adapté ?

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Publié le 04/11/2022
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Équilibrer la maladie, diminuer les traitements : pour les patients diabétiques de type 2, les bienfaits de l'exercice physique font de la prescription du sport une nécessité.

Crédit photo : GARO/PHANIE

L’activité physique associée à une alimentation équilibrée diminue de 50 % le risque de devenir diabétique dans les cinq ans en prévention primaire. Mais quels sont les bienfaits de bouger quand le diabète est déjà installé ? Outre l'effet préventif général sur la survenue ou l’aggravation d'autres maladies chroniques, l’activité physique permet d’équilibrer le diabète et de diminuer les traitements.

La prescription d’activité physique adaptée aux capacités du malade et encadrée par un professionnel du sport-santé (kinésithérapeutes, éducateurs sportifs) a donc toute sa place, mais comment ? La visite médicale est classique, centrée sur les niveaux individuels de pratique d’activité physique et de sédentarité et associée à un entretien motivationnel. Si nécessaire, il faut y adjoindre des examens complémentaires, guidés par les symptômes, en notant que la place de l’épreuve d’effort à visée cardiologique doit rester restreinte.

Selon le Pr François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHU de Rennes, « il ne faut donc pas craindre de prescrire l’activité physique chez un patient diabétique. Ne pas le faire représente une perte de chance pour le malade. » Il faut prévoir deux à trois séances par semaine de 30 à 60 minutes d’intensité modérée associant endurance (cardio) et renforcement musculaire (vélo ou zumba).

Certaines précautions doivent cependant être respectées : privilégier l’activité physique après avoir mangé (efficacité optimale et moins d'hypoglycémies), adapter les doses d’insuline ou de médicaments insulinosécréteurs, et enfin, avoir un chaussage adapté. « Le médecin aujourd’hui doit associer de l’activité physique au traitement habituel de son patient, souligne le pr Carré. Les praticiens doivent donc questionner tous leurs patients sur leurs niveaux journaliers d’activité physique et de sédentarité comme ils le font pour le tabac et l’alcool. » En outre, les conseils à l'oral ne suffisent pas. Il faut leur associer une prescription écrite. Fréquence, durée, intensité et type d'activité physique doivent être précisés. « Un véritable changement de paradigme », conclut-il.

Conférence de presse organisée le 13 octobre par le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel) avec le concours de l’Union européenne dans le cadre des Journées nationales de médecine générale.

Dr Alain Dorra

Source : Le Quotidien du médecin