« L’ALTERNATIVE aux régimes est simple : trouver un équilibre alimentaire sans bannir tous les aliments qui pourraient faire grossir, et surtout bouger au quotidien, même dans les gestes les plus courants. » Le Pr Arnaud Basdevant, chef du service de nutrition de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, observe depuis plusieurs années la chaîne de soin, ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans la prise en charge de l’obésité. Soulignant l’importance des associations de patients, il estime que le travail avec ces dernières a récemment permis d’avancer sur trois points : les inégalités sociales et la difficultés pour certains d’accéder aux traitements ; la question de la stigmatisation, de la discrimination voire du harcèlement des personnes en surpoids, et ce dès la petite école ; et enfin, un problème très actuel, la vente de médicaments amaigrissants avec fausses promesses ou les risques induits par des régimes spécifiques à plus ou moins long terme. « L’IMC ne veut pas dire grand-chose individuellement, ajoute-t-il, prenant l’exemple du rugbyman qui a un IMC qui dépasse les 30 et qui n’est pourtant pas obèse. Il serait plus judicieux de calculer la masse grasse et maigre, ce qui permettrait une meilleure prise en charge du patient. » Un élément supplémentaire qui conforte la volonté perceptible aujourd’hui d’aborder la problématique de l’obésité sous un angle plus global, et sans omettre celui de la condition physique. « Ce qui a évolué positivement, explique le Pr Basdevant, c’est le rapprochement entre les disciplines et l’interconnexion entre les différents professionnels médicaux, qui ont bien conscience que la question de la condition physique est cruciale pour la santé. »
Activités physiques.
Les médecins du sport notamment se sont engagés à accueillir les patients et à proposer des activités adaptées à chacun. « Quand on propose une activité physique, il faut qu’elle soit attrayante, et que les patients aient envie de la pratiquer régulièrement et dans la durée », explique ainsi Anne-Lise Avronsart, médecin du sport, à Saint-Denis. Car bouger, c’est facile à dire, mais pas toujours facile à faire. « Longtemps, le message délivré à ceux dont la corpulence était excessive était de "faire de l’exercice pour perdre des calories", mais cette vision comptable s’est révélée plutôt décourageante, précise le Dr Didier Chapelot, professeur à l’Université Paris XIII en activité physique et nutrition. Depuis quelques années, les bénéfices de l’exercice physique se sont révélés bien différents de la simple perte d’une énergie inutilement stockée et des kilos qui s’y associent. » A la notion d’exercice doit désormais se substituer celle d’activités physiques et sportives (APS), qui englobent l’ensemble des activités humaines non sédentaires et offrent à tout un chacun une large palette de choix pour se maintenir en forme, au quotidien. « Il est désormais important de donner aux citoyens les moyens de cette ambition, que ce soit par une éducation précoce à l’activité physique, par l’accessibilité à des structures où pratiquer, par l’incitation tout au long de la vie ou encore par la présence de professionnels pouvant programmer, encadrer et évaluer ces activités physiques », ajoute-t-il. Prendre soin de sa forme et de ses formes sera donc le thème de la prochaine Journée européenne de l’obésité. Au programme : des ateliers nutrition, des activités physiques et sportives, des concours de cuisine diététique, des randonnées … Tout un ensemble de manifestations, animées par des professionnels dans de nombreuses villes de France, qui devraient permettre à ceux qui le souhaitent de décomplexer, de redécouvrir un type d’alimentation saine et savoureuse à la fois, et de bouger, au rythme de chacun.
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