C’EST INDISCUTABLE, la perte de poids est recommandée chez les sujets atteints d’un diabète de type 2 (DT2) en surpoids ou obèses. Cette recommandation est basée sur les résultats d’études à court terme montrant ses nombreux bénéfices sur le contrôle glycémique, les facteurs de risque cardiovasculaires, la qualité de vie et sur d’autres facteurs favorisés par l’obésité. Mais l’impact de la perte de poids sur la morbimortalité cardiovasculaire était inconnu. C’est la raison pour laquelle The Look AHEAD (Action for Health in Diabetes) initia en 2001 une étude dans 16 centres aux États-Unis sur 5 145 patients atteints de DT2 en surpoids ou obèses. Les patients étaient divisés en deux groupes : l’un (le groupe d’intervention) chez lequel la perte de poids était obtenue par restriction calorique (de 1200 à 1800 calories par jour selon le poids initial) et augmentation de l’activité physique (175 mn par semaine), l’autre (le groupe contrôle) qui recevait seulement des conseils d’hygiène de vie.
L’étude (1), qui devait durer 13,5 années a été interrompue au bout de 11 ans, faute de résultats probants. Certes, la perte de poids fut plus importante dans le groupe d’intervention (8,6 % versus 0,7 % à 1 an ; 6 % versus 3,5 % à la fin de l’étude). De même pour la réduction de l’hémoglobine glyquée et des facteurs de risque cardiovasculaires (excepté le taux des LDL). Mais aucune conclusion n’était permise quant à l’influence de la perte de poids sur la survenue d’événements cardiovasculaires.
Restent néanmoins quelques bénéfices inhérents à la perte de poids : la réduction des apnées du sommeil, une diminution de l’incontinence urinaire, de la dépression, une augmentation de la mobilité.
Pour le Pr Charles Thivolet, « le message de cette étude est complexe en particulier sur la promotion de l’activité physique. On peut certes interpréter négativement les résultats mais il faut considérer le langage des statistiques et le bénéfice qu’on peut retirer de la perte de poids en dehors du domaine cardiovasculaire. En outre, ils soulèvent l’existence d’autres paramètres, notamment l’impact génétique, qui ne peuvent pas être inversés par la perte de poids. »
Entretien avec le Pr Charles Thivolet, service d’endocrinologie, diabète, nutrition, CH Lyon-Sud
(1) The Look AHEAD Research Group. Cardiovascular Effects of Intensive Lifestyle Intervention in Type 2 Diabetes. N Engl J Med 2013;369:145-54.
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