Selon une étude présentée lors du 19e Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections (CROI), l’antidiabétique de référence dans le diabète de type 2, la metformine, permettrait de ralentir la progression de l’athérosclérose chez les patients infectés par le VIH. Le Dr Steven Grinspoon et son équipe du Massachusetts General Hospital ont observé en effet que la calcification coronarienne ne s’était pas aggravée dans le groupe traité par metformine au cours des douze mois d’étude, alors qu’elle s’était majorée de 50 % chez les sujets contrôles. L’effet est d’autant plus notable que les conseils d’hygiène de vie (exercice physique et diététique), bénéfiques par ailleurs sur le risque cardio-vasculaire, n’ont eu aucun effet significatif sur le phénomène d’athérosclérose.
Les sujets infectés par le VIH ont environ deux fois plus de maladies cardio-vasculaires que des sujets séronégatifs ayant les mêmes caractéristiques démographiques. Entre 20 et 40 % des sujets infectés présentent un syndrome métabolique, défini par l’association d’une obésité abdominale, d’un cholestérol HDL bas, d’une triglycéridémie élevée, d’une insulinorésistance, d’une hyperglycémie et d’une tension artérielle élevée. Sont en cause à la fois les effets secondaires des antirétroviraux et l’action du virus lui-même sur la distribution des graisses, les taux de cholestérol et les facteurs de l’inflammation.
« C’est la première démonstration d’un traitement efficace dans la prévention de la progression de l’athérosclérose chez les sujets infectés par le VIH », souligne Steven Grinspoon. L’étude a inclus 50 participants séropositifs ayant un syndrome métabolique, qui ont été randomisés en 4 groupes. Le premier comportait de la metformine et des conseils d’hygiène de vie, le deuxième de la metformine seule, le troisième un placebo et des conseils d’hygiène de vie et le quatrième un placebo seul. Outre une stabilisation des plaques d’athérosclérose, la metformine a amélioré le niveau d’insulinorésistance.
« La récente communication d’une étude à long terme sur les facteurs de risque cardio-vasculaires au sein d’une population séronégative montre que le doublement de la calcification des coronaires, soit une augmentation de 100 %, augmente le risque d’événements cardiaques de 26 %, note le Pr Grinspoon. L’augmentation de plus de 50 % de la plaque chez nos participants non traités par la metformine souligne bien le besoin urgent de ralentir la progression de l’athérosclérose chez les sujets infectés par le VIH et ayant des troubles métaboliques. »
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