En matière de prise de poids, l’homme s’inscrit globalement dans une sorte de continuum lorsque la femme va plutôt être exposée lors de moments clés comme la grossesse ou la ménopause.
« Mais à partir du moment où l’on a des prédispositions pour prendre du poids, il y a évidemment des moments à risque et tous les évènements marquants de la vie peuvent être à l’origine d’une prise de poids », résume le Dr Patrick Serog, nutritionniste à Paris. Quelles qu’en soient les raisons, l’homme apparait beaucoup moins sensible à l’image corporelle de la prise de poids que ne l’est la femme. Une certaine forme de négation de l’embonpoint n’est donc pas rare. « L’homme est plus détaché de son surpoids et ne s’en inquiète que lorsque cela touche à sa santé… ou lorsque sa femme le harcèle pour qu’il diminue son ventre », évoque le nutritionniste.
Trouver un mode de vie différent mais acceptable
Quand arrive enfin le moment où monsieur daigne aborder la question de son surpoids en consultation, c’est déjà un premier grand pas mais le plus dur commence. « La clé de la prise en charge, c’est de savoir ce que le patient est prêt à faire pour lui. On ne pourra rien faire sans lui. Nous n’avons pas de médicament à donner. Nous avons simplement à trouver un mode de vie un peu différent qu’il puisse accepter et lui fasse plaisir. Il convient de ne pas vouloir tout changer d’un coup et y aller pas à pas », conseille le Dr Serog. En pratique, la prise en charge débute par une analyse du mode de vie, des objectifs, des motivations profondes du patient à maigrir, avant de se pencher sur son comportement alimentaire et le contenu de son assiette. « Cela passe par un carnet alimentaire le plus honnête possible. Nous avons une grande illusion sur ce que nous mangeons. C’est donc toujours difficile de saisir la réalité », relève le Dr Serog. « Les patients disent qu’ils ont une alimentation équilibrée, mais lorsqu’on analyse ce qu’ils mangent, on s’aperçoit souvent chez les personnes en surpoids ou obèses depuis longtemps qu’elles mangent moins que leurs besoins et aggravent ou stabilisent de ce fait leur surpoids ou obésité », constate le nutritionniste.
Maintenir l’effort
« Pour perdre du poids, on n’oriente pas du tout vers les régimes restrictifs. La difficulté, c’est justement de les faire manger plus et mieux », insiste le Dr Serog. Bien sûr, « l’activité physique est absolument indispensable, non pas pour maigrir mais pour stabiliser à chaque étape la perte de poids », ajoute-t-il. La durée de prise en charge reste très diverse selon le profil du patient. « En général, il faut considérer au moins entre un et trois ans selon le surpoids ou l’obésité », note le Dr Serog. « La grande difficulté que l’on rencontre, ce n’est pas d’initier l’effort mais de le poursuivre suffisamment longtemps pour obtenir des résultats », indique le nutritionniste. Pour maintenir la motivation du patient, le recours aux outils e-santé peut parfois être une solution. « D’un point de vue scientifique, nous ne savons pas si sur le long terme les outils connectés servent vraiment à quelque chose dans la perte de poids. Mais, si leur usage est encadré avec une évaluation par exemple par le médecin, ces dispositifs peuvent stimuler le patient et l’aider à passer un cap difficile dans les grandes étapes de son amaigrissement », conclut le Dr Serog.
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