Chirurgie bariatrique, 9 ans plus tard

Le bénéfice se maintient sur le diabète

Publié le 26/09/2013
Article réservé aux abonnés
1380158089456916_IMG_111513_HR.jpg

1380158089456916_IMG_111513_HR.jpg
Crédit photo : PHANIE

NEUF ANS APRÈS SA RÉALISATION, la chirurgie bariatrique reste efficace sur les anomalies métaboliques. Dans l’une des rares études menées au long cours que publie l’équipe de la clinique de Cleveland, auteure des premiers travaux ayant démontré l’efficacité métabolique de cette chirurgie de l’obésité, Stacy Brethauer, chirurgien bariatrique, précise : « Notre étude montre que 80 % des patients diabétiques ont une glycémie normale 5 ans après l’intervention chirurgicale. Et près d’un tiers de ceux ayant eu un bypass, la technique qui obtient le meilleur taux de réponse, a une glycémie normale sans intervention médicamenteuse. »

Une option thérapeutique.

« La chirurgie bariatrique engendre une rémission durable du diabète de type 2 et devrait être proposée plus tôt dans la stratégie thérapeutique du diabète. »

Les chercheurs de la clinique de Cleveland sont depuis longtemps pionniers dans ce type d’interventions et ont publié dans le « New England Journal of Medecine » en 2012, STAMPEDE (Surgical Therapy And Medications Potentially Eradicate Diabetes Efficiently), l’étude qui fait maintenant référence.

STAMPEDE a été le premier essai à démontrer chez les sujets obèses la supériorité de la chirurgie sur l’option médicamenteuse. Un an plus tard, dans « Diabetes Care », la même équipe montrait que le bypass traite métaboliquement le diabète en restaurant la fonction pancréatique chez des sujets diabétiques de type 2 non contrôlés.

Un seuil d’HBA1C fixé à 6 %

Dans ce dernier essai, rétrospectif, publié dans « Annals of Surgery », les auteurs ont suivi 217 patients ayant subi une chirurgie bariatrique entre 2004 et 2007 pendant au minimum 5 années. Les patients ont été divisés en trois groupes en fonction du type d’intervention : 162 type bypass, 32 une sleeve gastrectomie et 23 un anneau gastrique. Les valeurs seuils étaient assez strictes puisque les auteurs considéraient les patients en rémission dès lors que le taux d’hémoglobine glyquée était inférieur à 6 %, soit un point de moins que les recommandations officielles de l’Association américaine contre le diabète.

Après 6 années en moyenne, les rémissions sont observées chez 50 % des patients après chirurgie bariatrique. Plus spécifiquement, 24 % des patients ont une rémission complète avec une HBA1c inférieure à 6 %, et 26 % ont atteint une rémission partielle ; au total, 34 % ont amélioré leur statut glycémique ; le nombre de diabétiques insulinorequérants a diminué de moitié, de même que les complications macro- et microvasculaires.

Annals of surgery, 19 septembre

Dr ANNE TEYSSÉDOU

Source : Le Quotidien du Médecin: 9266