« Le cancer du pancréas attire moins de 2 % des fonds de recherche attribués au cancer et accumule moins de 5 % des rapports d’essais cliniques dans la littérature médicale. Ce cancer ne doit pas rester une fatalité », explique Mariella de Bausset, Secrétaire générale de la fondation ARCAD.
Une base de données
La fondation ARCAD proose de créer une base de données internationale et exploitable sur le cancer du pancréas. L’ARCAD database, permettra la mise en commun de toutes les données sur le cancer du pancréas des 42 essais cliniques internationaux entamés depuis 15 ans. Cette database inclut outre la France, l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Italie, la Suisse, la Grèce, le Canada, les États-Unis et l’Australie. « Nous avons déjà récupéré 8 bases pour l’instant, chaque base représente entre 300 et 400 patients, on espère avoir plus de 15 bases de données », précise Mariella de Bausset. L’objectif de cette collecte étant « d’avoir des données plus robustes sur cette maladie et de donner de la puissance à l’interprétation des données », souligne le Pr Pascal Hammel, gastroentérologue au CHU de Beaujon et coordinateur de l’étude.
Rôle de l’activité physique
Dans le cadre d’une première mondiale, une étude de phase III va être lancée pour évaluer l’efficacité d’un programme d’activité Physique adaptée chez les malades ayant un cancer du pancréas non résécable à domicile (APACaP). Quinze centres hospitaliers français participeront à cette étude menée sur 200 patients volontaires pour une durée de 16 semaines et un suivi médical de deux ans. « Le but est d’analyser si l’activité physique améliore la qualité de vie du patient sous traitement et évite la progression du cancer », explique le Pr Hammel.
Une prise en charge prioritaire
« Urgence Pancréas » est un projet encore au stade embryonnaire, mais ambitieux. Il vise à raccourcir les délais entre l’apparition des symptômes évocateurs chez les patients et le diagnostic médical pour débuter précocement une prise en charge adaptée. « Les diagnostics sont tardifs, l’inquiétude auprès des patients se fait sentir, il faudrait qu’il soit établi dans les 72 heures », détaille la secrétaire générale d’ARCAD. Mettre en place une étude clinique dans laquelle les patients sont diagnostiqués et traités plus rapidement, permettrait d’améliorer leur condition de vie. « Ils pourront par la suite être inclus dans des essais cliniques, aujourd’hui peu de personnes sont éligibles aux essais thérapeutiques, à cause du caractère évolutif de la maladie », poursuit-elle. « Afin d’améliorer cette prise en charge les patients doivent être intégrer dans des circuits de santé adaptés et privilégiés. Pour cela il va falloir revoir nos circuits de soins actuels en France », a précisé le Pr Hammel.
La recherche translationnelle
À mi-chemin entre la recherche fondamentale et clinique, la recherche translationnelle assure le continuum entre la recherche et les soins permettant aux patients de bénéficier plus rapidement des innovations diagnostiques et thérapeutiques. Une étude baptisée TRANSPAC, permettra de « mieux circonscrire les anomalies moléculaires, biologiques et génétiques à partir de prélèvements tumoraux », souligne le Pr Hammel. Le projet TRANSPAC s’inscrit dans une démarche d’amélioration des méthodes de dépistages et de diagnostics précoces.
La mise en place de ces projets est une avancée dans la lutte contre le cancer du pancréas. L’objectif : inverser la courbe du taux de mortalité en France et en Europe. Si rien n’est fait le cancer du pancréas deviendra le second cancer le plus meurtrier à l’horizon 2020, juste derrière le cancer du poumon.
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