Le prix des médicaments en ville

Publié le 21/05/2015
Article réservé aux abonnés

Dans notre pays, les tutelles considèrent excessif le recours aux nouveaux antidiabétiques oraux ou injectables, contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne. Nos recommandations nationales (HAS ANSM 2012) ont justement été rédigées, sur saisine de la CNAM-TS, avec un objectif d’efficience. C’est-à-dire de « limiter », « encadrer » les dépenses – donc le recours aux nouveaux traitements (gliptines, agonistes du GLP1 et analogues lents de l’insuline) – et favoriser les médications anciennes, puisque génériquées, ainsi que d’anciennes insulines moins coûteuses.

La place occupée par les traitements plus coûteux et leur progression sont plus importantes en France qu’en Allemagne et en Grande-Bretagne. Le coût journalier d’un traitement par combogliptine-metformine est de 1,5 €/j, il est de 3,6 € /j pour un agoniste du GLP1, contre seulement 0,6 à 0,7 €/j pour une bithérapie sulfamide-metformine (générique). On se doit de rappeler – fait souvent méconnu – que ceci ne prend pas en compte les reversions (rétrocommissions) accordées par les firmes pharmaceutiques d’une partie de ces sommes aux payeurs. Néanmoins, le surcoût est indéniable et les antidiabétiques (incluant l’insuline) occupent maintenant la deuxième place des dépenses de médicaments remboursés en ville, soit 1,045 milliards € (après les analgésiques)… mais selon une croissance parallèle à la progression de la prévalence du diabète de type 2.

Depuis le recours aux génériques pour nombre d’antihypertenseurs et d’hypolipémiants ce coût a été sensiblement réduit. On rappelle cependant que le prix des génériques en France reste beaucoup plus élevé que dans tous les autres pays comparables pour des raisons que nous qualifierons « d’obscures » !


Source : Bilan spécialiste