LE SÉLÉNIUM (Se), un oligo-élément essentiel, est un composant clef de sélénoenzymes (glutathion péroxydase, thiorédoxine réductase, iodothyronine déiodinase) qui protègent les tissus et les membranes du stress oxydatif.
Des travaux chez les humains ont rapporté que le Se a un rôle préventif dans le diabète. Ce qui a été attribué aux propriétés antioxydantes des sélénoenzymes. Mais les résultats sont contrastés, d’autres études montrant, à l’inverse, une augmentation de la prévalence du diabète en fonction des concentrations plasmatiques du Se. L’étude SUVIMAX n’a pas montré d’effet d’une supplémentation par un mélange d’antioxydants comportant 100 µg/j de Se.
1 389 personnes de 59 à 71 ans.
« Devant ces résultats contradictoires, nous avons recherché de manière prospective les relations entre une concentration plasmatique de Se, à un niveau de référence, et la survenue de troubles de la glycémie. » Ce qui a été réalisé dans le cadre de l’étude EVA (Epidemiology of Vascular Ageing), chez 1 389 personnes de 59 à 71 ans.
Les patients ont été stratifiés en tertiles, selon les taux de Se plasmatique. Au niveau de référence correspondant à l’inclusion dans l’étude, les taux de Se sont en moyenne de 1,08 µmol/l chez les hommes et 1,10 µmol/l chez les femmes. Pendant les 9 ans de suivi, 127 cas de troubles de la glycémie sont apparus (trouble de la glycémie à jeun ou diabète), significativement plus fréquents chez les hommes.
Une différence nette entre les sexes apparaît. Le risque de trouble de la glycémie est significativement réduit dans le tertile des hommes ayant les taux de Se les plus élevés (1,19-1,87) comparativement à ceux situés dans le tertile le plus bas (0,18-1,00, risque relatif de 0,48).
Chez les femmes, aucune relation n’est observée, alors que les concentrations plasmatiques de Se ne sont pas significativement différentes entre les hommes et les femmes au niveau de référence.
Les auteurs n’ont pas d’explication pour rendre compte de la disparité entre hommes et femmes. Ils évoquent un meilleur statut global en antioxydants chez les femmes et une fréquence de facteurs de risque de diabète plus élevée chez les hommes.
Tasnime Akbaraly et coll., Nutrition & Metabolism, en accès libre, en ligne le 18 mars 2010.
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