Les résultats de l’étude ELIXA,
premier essai randomisé de morbimortalité avec un analogue du récepteur du GLP1 dans le DT2, en l’occurrence ici le lixisenatide, ont donc été publiés lors du congrès de l’ADA 2015.
L’essai a inclus 6 068 patients diabétiques de type 2 (DT2) qui avaient présenté un syndrome coronarien aigu récent. Il s’agissait donc d’une population diabétique à haut risque cardiovasculaire (CV), qui a été randomisée entre le lixisenatide (20 µg/j) en une injection sous-cutanée et un placebo. L’intensification glycémique était possible dans les deux bras de l’essai.
L’HbA1c moyenne à l’entrée de l’étude était de 7,5 % et la durée médiane du suivi a été de 2 ans. L’objectif de cette étude n’était pas de tester une différence en termes d’efficacité sur la glycémie entre les deux bras mais d’étudier la survenue des événements dans les deux groupes de patients.
La baisse de l’HbA1c a été un peu plus importante sous lixisenatide (– 0,27 % versus placebo), mais sans augmentation de l’incidence des hypoglycémies sous lixisenatide.
Il n’y a eu aucune différence en termes d’incidence du critère principal (associant mortalité CV, infarctus, AVC et angor instable), avec un HR à 1,02 [0,89 – 1,17]) pour le lixisenatide (13,4 % des patients) versus placebo (13,2 %). Les courbes de survie sont restées strictement accolées tout au long de l’essai.
Les résultats sont similaires pour la mortalité CV (HR = 0,98 [0,78 – 1,22]), l’infarctus du myocarde (HR = 1,03 [0,87 – 1,22]) et l’AVC (HR = 1,12 [0,79 – 1,58]). Les analyses en sous-groupe montrent l’absence de différence selon le sexe, l’âge (‹ ou› 65 ans), l’origine ethnique ou géographique, la fonction rénale ou les antécédents d’insuffisance cardiaque.
En termes de sécurité d’emploi, l’incidence de l’insuffisance cardiaque (qui était adjudiquée) n’était pas différente entre les deux groupes (HR = 0,96 [0,75 – 1,23], soit 4,0 versus 4,2 %). Dans le sous-groupe des patients avec antécédents d’insuffisance cardiaque, il n’y avait aucune augmentation des événements sous lixisenatide par rapport au groupe placebo.
Enfin, l’incidence des pancréatites a été faible tout au long de l’essai et sans excès de risque sous lixisenatide, avec 5 cas (0,2 %), versus 8 cas (0,3 %) sous placebo. Cette incidence est similaire à celle observée dans les essais récents avec un inhibiteur de DPP4. Les cancers du pancréas ont le même profil, avec moins d’événements sous lixisenatide (3 cas versus 9 sous placebo). L’incidence des cancers a été identique entre les deux bras.
Comme attendu, il y a eu plus de nausées et vomissements (trois fois plus) sous lixisenatide. Enfin, par rapport au groupe contrôle, le poids a diminué de 0,7 kg en faveur du lixisenatide et la pression artérielle systolique a baissé de 0,8 mmHg. De manière intéressante, la fréquence cardiaque a très peu varié sous lixisenatide (+0,4 battement/min) par rapport au groupe placebo.
D’après la communication orale de M Pfeffer
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