« Mon action s’inscrira dans la continuité de qui a été accompli par le bureau précédent, avec une volonté que la SFD continue à jouer pleinement son rôle de société savante », précise d’emblée le Pr Jean-François Gautier qui a pris début janvier la présidence de la Société Francophone du diabète (SFD). « Je souhaite d’abord maintenir un niveau de bourses élevé et continuer à développer la dimension internationale de la SFD, en lien avec les autres sociétés savantes, notamment européennes. Nous allons aussi continuer à entretenir des relations étroites avec les autres sociétés savantes francophones, en particulier au Canada ou en Afrique », ajoute-t-il.
La SFD va aussi poursuivre son soutien actif des projets de recherche nationaux ou internationaux. « L’objectif est de mettre en place des cohortes de grande ampleur. Un bon exemple est l’étude Coronado, mise en place sous l’égide du Pr Bertrand Cariou au CHU de Nantes. Nos collègues nantais ont mis en place, au printemps 2020, une étude observationnelle sur les patients diabétiques hospitalisés pour des pneumonies liées au Covid. Cette cohorte a permis d’inclure 3 000 patients, grâce à la participation de 68 centres de diabétologie publics et privés, en métropole comme en outre-mer », salue le Pr Gautier, en tout citant aussi le projet de cohorte SFDT1 [lire p. 35] qui a pour ambition d’inclure à terme 15 000 personnes avec un diabète de type 1 à partir de l’âge de 6 ans, qui seront suivies sur 10 ans.
Sous l’impulsion du nouveau bureau, la SFD entend aussi soutenir le développement de la recherche translationnelle. « En France, on n’est pas forcément très bons sur la recherche clinique. En revanche, on est très performants sur la recherche fondamentale. Et on commence à être de mieux en mieux sur cette recherche translationnelle, avec des projets de recherche fondamentale qui touchent l’humain », indique le Pr Gautier.
Un ADN multidisciplinaire
La SFD entend aussi s’appuyer plus que jamais sur sa partie SFD paramédicale. « C’est une spécificité forte de notre société savante que d’avoir une branche paramédicale représentée au sein de notre bureau. Et c’est une vraie nécessité, en raison du caractère multidisciplinaire de la prise en charge du diabète. Chaque année, lors de notre congrès, deux à trois mille infirmières et aides-soignantes se rassemblent pour échanger et partager leur expertise. C’est un vrai ‘congrès dans le congrès’ », souligne le Pr Gautier.
Une mission importante d’une société savante est aussi de répondre aux sollicitations, parfois multiples, des tutelles. « La SFD continuera bien sûr à assurer pleinement cette mission et à délivrer son expertise, que ce soit sur le parcours de soins, les thérapies innovantes, la boucle fermée ou l’éducation thérapeutique… Mais elle veillera toujours à rester dans son domaine de compétence. Nous sommes une société savante, pas un syndicat. Par exemple, la SFD peut dire que, scientifiquement, la télésurveillance présente un intérêt démontré dans le suivi des patients. Mais ce n’est pas à nous de fixer la tarification des actes de télésurveillance », affirme le Pr Gautier, en ajoutant que ce travail d’expertise pour les tutelles devra toujours se faire en lien étroit avec les associations de patients.
Autre priorité : développer l’attractivité de la discipline auprès des jeunes. « C’est vraiment un chantier important, que nous entendons mener en lien avec les conseils nationaux des universités (CNU) d’endocrinologie et de nutrition. Il faut davantage faire découvrir la diabétologie aux jeunes, leur montrer que c’est une discipline formidable. Car, aujourd’hui, ceux qui s’engagent dans la spécialité semblent plutôt intéressés par l’endocrinologie que par le métabolisme. Nous allons donc mener plusieurs actions auprès des jeunes, en essayant de favoriser leur participation à notre congrès », indique le Pr Gautier.
Car le congrès reste bien sûr un événement phare pour la discipline. « Cela reste le 3e congrès de diabétologie au monde. Et après les deux congrès, entièrement virtuels en 2020 et 2021 à cause du Covid, je pense que tout le monde est très heureux de se retrouver en présentiel. Même si une partie du congrès peut être suivie à distance ».
Exergue : « Nous sommes une société savante, pas un syndicat »
Entretien avec le Pr Jean-François Gautier, président de la SFD
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