Une étude parue en 2014 dans le New England Journal of Medicine (1) avait montré qu’entre 1990 et 2010, aux États-Unis, chez les patients ayant un diabète et en données ajustées, l’incidence des infarctus du myocarde avait diminué de 68 %, des AVC avait diminué de 53 %, des amputations de 51 % et des insuffisances rénales terminales de 28 %. Chez les non-diabétiques, les incidences de tels événements avaient aussi diminué pendant la même période, mais de façon moindre et elles restaient nettement inférieures chez les non diabétiques à celles observées chez les diabétiques.
Des données européennes concordantes
Des données concordantes concernant une population européenne sont parues dans le New England Journal of Medicine du 13 avril 2017 (2).
À partir des registres nationaux suédois, qui enregistrent les données de santé de tous les habitants de ce pays, les auteurs ont évalué en données ajustées, les évolutions entre 1998 et 2012, de la mortalité totale, de la mortalité cardiovasculaire (CV), de la mortalité coronaire et des hospitalisations pour une maladie CV chez les diabétiques de type 1 et chez les diabétiques de type 2 et les ont comparées à celles des non-diabétiques, après appariement.
Entre 1998 et 2012, chez les diabétiques de type 1, l’incidence, calculée en taux pour 10 000 personnes années, a diminué de 31,4 pour la mortalité totale (soit une diminution de 29 %), de 26,0 pour la mortalité CV (soit une diminution de 42 %), de 21,7 pour la mortalité coronaire (soit une diminution de 44 %) et de 45,7 pour les hospitalisations de cause CV (soit une diminution de 36 %). Ces incidences, concernant les trois types de mortalité, ont diminué de façon similaire chez les non-diabétiques appariés, et il n’y a donc pas eu de différence dans l’évolution de ces types de mortalité entre les diabétiques de type 1 et les non diabétiques.
Entre 1998 et 2012, chez les diabétiques de type 2, l’incidence, calculée en taux pour 10 000 personnes années, a diminué de 69,6 pour la mortalité totale (soit une diminution de 21 %), de 110,0 pour la mortalité CV (soit une diminution de 46 %), de 91,9 pour la mortalité coronaire (soit une diminution de 48 %) et de 203,6 pour les hospitalisations de cause CV (soit une diminution de 44 %). Ces incidences, concernant les types de mortalité rapportés, ont diminué de façon significativement plus importante chez les diabétiques de type 2 que chez les non diabétiques de type 2 appariés durant la période observée, rendant compte d’une amélioration plus importante du pronostic CV des diabétiques de type 2 que des non diabétiques. Toutefois, les incidences de ces événements sont restées nettement plus élevées chez les diabétiques de type 2 que chez les non diabétiques.
Apports
Cette étude étend donc à une population européenne, les constatations faites en Amérique du Nord, concernant l’amélioration nette du pronostic cardiovasculaire des diabétiques, de type 1 comme de type 2.
Bien que cette amélioration soit substantielle, les taux d’événements CV restent nettement plus élevés chez les diabétiques que chez les non-diabétiques.
Reste à comprendre les raisons de cette amélioration qui, pour le moment, ne sont le fait que d’hypothèses, rassurantes sur la pratique des soins et sur la prise en charge médicale. Mais des facteurs non directement médicaux, comme la diminution de la consommation du tabac et/ou une amélioration potentielle de l’alimentation pourraient aussi être en cause pour tout ou partie.
Clinique Villette, Dunkerque
(1) Gregg EW, Williams DE, Geiss L et al. Changes in diabetes-related complications in the United States. N Engl J Med 2014 Jul 17;371(3):286-7. doi: 10.1056/NEJMc1406009.
(2) Rawshani A, Franzén S, Eliasson B, et al. Mortality and Cardiovascular Disease in Type 1 and Type 2 Diabetes. N Engl J Med 2017 Apr 13;376(15):1407-18. doi: 10.1056/NEJMoa1608664.
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