C’est le 14 décembre que la Pr Hélène Hanaire prendra ses fonctions de présidente de la Société francophone du diabète (SFD). « C’est vraiment un très grand honneur pour moi d’accéder à ce poste. Je mesure le fait que c’est la première fois qu’une femme devient présidente de la SFD. Et je suis pleine d’énergie et d’enthousiasme pour poursuivre les actions lancées par mes prédécesseurs mais aussi défendre des dossiers qui me tiennent à cœur », explique la Pr Hanaire qui, au CHU de Toulouse, dirige le service de diabétologie, maladies métaboliques et nutrition ainsi que le pôle cardiovasculaire et métabolique. « J’aime les partenariats et le travail en équipe », précise-t-elle.
Renforcer la recherche clinique
Une des principales missions de la SFD, sous le mandat de la Pr Hanaire, restera bien sûr la promotion de la recherche en diabétologie. « Parmi les allocations que nous allons distribuer, il y en aura une qui sera consacrée à l’éducation thérapeutique. C’est un sujet majeur dans notre spécialité qui a été la première à promouvoir ce concept. D’autres pathologies ont suivi mais c’est important que la diabétologie reste en pointe sur l’éducation thérapeutique. Cette allocation de recherche clinique pourra associer des médecins et des paramédicaux », indique la Pr Hanaire, en faisant part de sa volonté de développer les bourses dans le domaine de la recherche clinique. « On est plus fort sur la recherche fondamentale ou translationnelle. Cela doit rester important, mais il faut que la SFD puisse promouvoir la recherche clinique et que les jeunes médecins puissent s’en saisir », souligne la Pr Hanaire.
Cohorte de DT1
Un autre projet d’envergure sera la mise en place, en 2018, d’une cohorte de diabétiques de type 1. « On constate que dans certains pays, en particulier en Scandinavie, il existe des registres très bien organisés sur le diabète de type 1. En France, nous sommes un peu en retard dans ce domaine. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de constituer cette cohorte, qui suscite un grand intérêt dans la communauté diabétologique. Les premières inclusions devraient démarrer début 2018 », indique la Pr Hanaire.
Cette cohorte devrait permettre d’explorer un certain nombre de problématiques, par exemple le risque cardiovasculaire chez les diabétiques de type 1. « C’est un risque moins bien connu que pour les diabétiques de type 2. Grâce à cette cohorte, nous allons aussi pouvoir travailler sur les technologies avancées, ou les aspects psychosociaux de la maladie », souligne la présidente de la SFD.
Impliquer davantage les libéraux
Sinon, la Pr Hanaire souhaite poursuivre une autre mission phare de la SFD : le développement de la diffusion de la science et des connaissances. « On le fait bien sûr à travers notre congrès et les revues de la spécialité. Ma volonté est que le congrès de la SFD continue à être accessible au plus grand nombre et à tous les modes d’exercice. Ainsi, nous souhaitons impliquer davantage nos collègues libéraux et nous allons y travailler dans l’élaboration dans l’élaboration du programme du prochain congrès ».
La Pr Hanaire souhaite aussi que la SFD continue à s’impliquer fortement dans la formation des jeunes diabétologues. « Lors du dernier congrès, nous avons mis en place un symposium intergénérationnel avec des thématiques qui étaient traitées par un binôme avec un interne et un senior. Ce symposium a rencontré un très grand succès et nous allons le reconduire lors du prochain congrès », indique la Pr Hanaire.
Une évolution de la formation
Un autre grand enjeu, cette année, est la mise en place du nouveau DES de la spécialité. « Avant, il y avait un DES endocrinologie-diabète-maladies métaboliques et les personnes qui le souhaitaient pouvaient ensuite faire un DESC de nutrition. Désormais, nous avons un seul DES endocrinologie-diabétologie-nutrition. C’est un vrai enjeu de formation pour les internes qui arrivent et la SFD doit y prendre toute sa place ».
Se rendre accessible pour tous
Enfin, la Pr Hanaire souhaite développer les partenariats dans différents domaines. « Nous allons travailler avec l’Association française des diabétiques (AFD) pour la mise en place d’un programme d’e-learning pour les soignants et les patients à propos des outils de mesure continue du glucose. Nous mettons aussi en route une nouvelle newsletter. Ces différents outils sont importants, car ils permettent de toucher des jeunes collègues qui ne viennent pas toujours au congrès ainsi que nos collègues du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne ».
La Pr Hanaire souhaite aussi travailler en lien étroit avec les autres sociétés savantes sœurs et les associations de patients. « C’est important d’être unis, et de parler d’une seule voix auprès des tutelles, de la Haute Autorité de santé (HAS) ou de l’Assurance-Maladie. C’est en agissant ainsi que, l’an passé, nous avons pu être entendus sur le remboursement du Free-style Libre. Et c’est en étant unis que nous continuerons à élaborer des consensus comme celui que nous avons élaboré sur le traitement du diabète de type 2 », indique la Pr Hanaire qui souhaite enfin que la SFD s’implique pleinement dans le champ de la télémédecine.
D’après un entretien avec la Pr Hélène Hanaire, présidente de la Société francophone du diabète (SFD), chef du service de diabétologie, maladies métaboliques et nutrition et du pôle cardiovasculaire et métabolisme du CHU de Toulouse.
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