On sait que le risque de cancer colorectal augmente avec l’indice de masse corporelle des adultes. Mais ce risque augmente dès l’adolescence : une nouvelle étude, publiée dans « Gut », révèle en effet que les adolescents en surpoids ou obèses ont au moins deux fois plus de risque de développer un cancer colorectal à la cinquantaine.
Les chercheurs, de l’université de Harvard, ont analysé les registres nationaux suédois portant sur environs 240 000 personnes, âgés de 16 à 20 ans entre 1969 et 1976, dont 5 % étaient alors en surpoids, 1 % était obèse.
Un risque également associé à la VS
Au cours des 35 ans de suivi de l’étude, 885 personnes ont développé un cancer colorectal ; les sujets qui avaient été obèses (IMC supérieur à ou égal à 30 kg/m2) pendant l’adolescence avaient 2,4 fois plus de risque de développer un cancer colorectal que les non-obèses. Les sujets en surpoids à l’adolescence (27,5 inférieur à IMC inférieur à 30) avaient un risque multiplié par 2,08.
Les résultats révèlent également un risque accru de cancer colorectal chez les personnes qui présentaient une vitesse de sédimentation (VS) plus élevée pendant l’adolescence. Les auteurs suggèrent un lien possible entre obésité, inflammation chronique et cancer, mais des études ultérieures seront nécessaires pour étudier le mécanisme d’action en jeu.
En France, le dépistage du cancer du colon à la traîne
Ces nouveaux résultats viennent s’ajouter à la masse d’information confirmant l’importance primordiale de prévenir l’obésité dès le plus jeune âge, et de renforcer l’adhésion au dépistage du cancer colorectal. Rappelons que ce dernier est le deuxième cancer le plus fréquent en France (avec 17 000 à 18 000 morts répertoriés chaque année), et que la France est le pays d’Europe où la prévalence est la plus forte.
Alors que l’organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’un minimum de 45 % de la population de 50 à 75 ans doit se faire dépister régulièrement pour engendrer une diminution de la mortalité, la France a vu l’adhésion au dépistage baisser ces dernières, atteignant un niveau inférieur à 30 %. Avec la mise à disposition, le 14 avril dernier, d’un nouveau test immunologique – plus performant et plus simple d’utilisation que le test Hémoccult – une vaste campagne publicitaire a été lancée pour rehausser le taux de participation au dépistage systématique.
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