L’ADOLESCENCE, comme pour toute maladie chronique, est une période difficile. L’adolescent, fille ou garçon, a du mal à gérer les complexes liés aux contraintes alimentaires et injections. Avec typiquement deux attitudes : tout cacher ou à l’inverse mettre en avant la maladie. C’est aussi le moment où les parents sont écartés du contrôle. Et, globalement, le contrôle glycémique est délicat chez l’adolescent. C’est pourquoi cette période est un excellent moment pour passer à la pompe si on la présente bien. Les jeunes filles s’inquiètent tout particulièrement de l’endroit où la mettre, que ça se voie. Rencontrer d’autres jeunes l’ayant adopté peut les aider. La pompe va permettre d’assurer les basales avec une meilleure adhérence aux bolus. Cette solution reste cependant insuffisamment promue en France, où le taux de patients sous pompe reste très centre dépendant.
Ne pas méconnaître les problèmes transitoires de poids.
Le poids est un vrai problème chez les jeunes filles diabétiques de type 1 à l’adolescence qui ont tendance à en prendre. Un phénomène dû à une insulinorésistance passagère très probablement liée aux œstrogènes, les garçons ne souffrent pas de ces variations pondérales. Or ces jeunes filles savent parfaitement qu’un diabète mal équilibré fait maigrir. Résultat, elles vont en jouer si on ne les « entend » pas. Il est donc primordial de savoir écouter leur demande et de leur expliquer que ces variations pondérales sont transitoires et évolueront favorablement. Elles ne seront pas obèses plus tard ! En attendant, on leur conseille d’augmenter leur activité physique et d’éviter les erreurs alimentaires majeures.
Nécessité d’une contraception efficace.
Les diabétiques de type 1 ont droit aux pilules œstroprogestatives classiques. Il faut être très clair sur ce point, vu l’importance d’une contraception efficace, la maladie exposant à un risque non négligeable de malformation fœtale. Or encore trop de jeunes filles se voient refuser cette contraception pourtant rarement contre-indiquée (cf. encadré). Le stérilet constitue une alternative lors de contre-indication ou chez les fumeuses. Pour rappel, il est utilisable chez les nullipares et le diabète ne majore pas le risque infectieux. Autre alternative : la contraception progestative (implants). Enfin, il est primordial d’expliquer et prescrire la pilule du lendemain. Et de préciser aux jeunes filles dès le plus jeune âge qu’elles pourront avoir une vie de famille normale, sous réserve de programmer leurs grossesses.
Grossesses impérativement programmées.
Le risque de malformation fœtale est proportionnel au taux d’HbA1c à la conception. Même pour des HbA1c ‹ 6,5 % un léger surrisque persiste (RR = 1,2). Une HbA1c élevée majore aussi les fausses couches et décès périnataux. La grossesse doit donc impérativement être programmée. Et la pompe est le meilleur outil pour optimiser le contrôle glycémique avant et pendant la grossesse. Elle est d’ailleurs généralement très bien acceptée.
Par ailleurs, la rétinopathie peut s’aggraver lors de la grossesse et jusqu’à un an après l’accouchement. Il faut donc surveiller étroitement et surtout traiter plus précocement les lésions (laser) avant la grossesse. D’autant que la rétinopathie ne s’arrangera pas. En revanche, une protéinurie apparaissant en cours de grossesse n’est pas nécessairement irréversible. Elle nécessite toutefois un suivi rapproché vu le surrisque fœtal associé (retard de croissance placentaire, HTA, toxémie gravidique…)
*CHU de Brest.
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