La crise sanitaire actuelle a mis en lumière la nécessité de mettre en place une politique faisant converger santé humaine, animale et environnementale – c’est le concept de « One health » ou « une seule santé ». Piloté par Jean-Luc Angot, inspecteur général de santé publique vétérinaire, membre de l’Académie de médecine et ancien président de l’académie vétérinaire de France, qui co-préside par ailleurs le groupe de suivi « Une seule santé » du 4e Plan national santé environnement (PNSE4), le Livre blanc « One Health » a été rédigé sur la base de travaux de recherche et d’entretiens individuels d’experts de ces « trois santés », entre décembre 2020 et avril 2021, avec le soutien institutionnel de l’entreprise MSD Santé animale.
Le document propose 36 actions déclinées en cinq axes prioritaires. L’objectif étant que les acteurs des différents domaines apprennent à travailler ensemble. Pour cela, les auteurs du Livre blanc suggèrent de mettre en place une gouvernance transversale au plus haut niveau, sous l’égide du premier ministre. Pour que les dirigeants et la société civile puissent s’approprier la démarche « One health », il faudrait également mieux les former et les informer sur le sujet. Cela passe, par exemple, par l’intégration d’une dimension « Une seule santé » dans les formations des étudiants, notamment en santé, et la sensibilisation à cette approche dans les programmes scolaires. Mais aussi, par l’amélioration des connaissances en santé globale des décideurs publics et politiques.
Antibiorésistance au premier plan
Les auteurs plaident en faveur de la prise en compte de la santé animale dans les politiques de santé publique et pour des pratiques de gestion des risques sanitaires plus respectueuses de l’animal. De façon plus globale, ils proposent d’investir dans la R&D et d’harmoniser la réglementation concernant les « trois santés ».
Si l’alimentation est un facteur de bonne santé humaine, elle pose aussi la question de la sécurité alimentaire, des modes de production ou encore des risques de contamination par des agents extérieurs. La question de l’antibiorésistance est une thématique clé de réflexion autour des « trois santés ».
Les inquiétudes des ONG
De son côté, l’association de défense de l’environnement Générations futures pointe du doigt les lacunes de ce livre blanc. « Il est regrettable qu’aucun axe ne concerne la prise de mesures concrètes pour réduire l’exposition des populations et l’environnement aux polluants chimiques (pesticides, polluants persistants, perturbateurs endocriniens...) et qu’aucune référence à l’explosion de maladies chroniques, pourtant liées en grande partie à la dégradation et à la pollution de notre environnement, ne soit formulée », indique l’association dans un communiqué. Soutenus par de nombreuses ONG, Générations Futures et le réseau d’ONG-PAN Europe ont formulé des propositions pour une meilleure prise en compte de la santé environnementale au sein de l’Union européenne.
Ces demandes reposent sur plusieurs axes : promotion d’une agriculture sans pesticides de synthèse, réduction de l’exposition des populations à ces toxiques, responsabilisation des industriels, révision des réglementations sur les produits chimiques et promotion des alternatives. Pour cela, les ONG proposent des actions concrètes telles que l’opposition au renouvellement de l’autorisation du glyphosate ainsi qu’aux nouveaux OGM, la promotion d’un véritable étiquetage environnemental ou, encore, l’accès à toutes les statistiques agricoles.
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