Nouveaux traitements du VHC

La HAS les réserve aux stades graves de la maladie

Publié le 03/07/2014
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Le collège de la Haute autorité de santé (HAS) a approuvé les recommandations du rapport du Pr Dhumeaux sur la prise en charge de l’hépatite C, et considère qu’il n’existe pas d’intérêt à initier un traitement chez des patients asymptomatiques avec les nouvelles molécules comme le sofosbuvir. Ces nouveaux traitements, très efficaces, sont considérés comme bien trop coûteux (de l’ordre de 56 000 euros pour 12 semaines de traitement par le sofosbuvir) par la HAS pour être utilisés autrement que dans l’objectif de l’éradication de la maladie ; une telle éradication n’étant pas envisageable sans une politique de dépistage permettant d’identifier les malades qui ignorent leur statut sérologique. La HAS indique par ailleurs avoir inscrit à son programme l’évaluation des conditions nécessaires pour mener une stratégie d’éradication de l’hépatite C.

Pas avant les stades F3 ou F4

Le collège de la HAS recommande donc de traiter d’emblée avec ces nouveaux traitements les malades ayant atteint les stades sévères de la maladie : F3 ou F4. Pour ce qui est des patients aux stades de fibrose F0 et F1, le clinicien et le patient peuvent faire appel à des « associations thérapeutiques d’efficacité et de tolérance éprouvée, » selon la HAS, avec pour exception les populations particulières comme les toxicomanes, les personnes incarcérées et les femmes en désir de grossesse. En ce qui concerne les patients au stade F2, il est recommandé de documenter au mieux le stade réel de la fibrose avant de traiter. La mise en place du traitement peut être différée de plusieurs mois, dans l’attente de nouvelles associations thérapeutiques ne comportant pas de ribavirine.

« Au-delà de ces recommandations, le collège de la HAS s’inquiète du niveau de prix qui pourrait être attribué ces nouveaux traitements, et s’interroge sur la justification et la construction du prix revendiqué par l’industriel alors même que persistent de nombreuses incertitudes à ce stade sur l’efficacité à long terme, » estime l’institution dans un communiqué.

Damien Coulomb

Source : Le Quotidien du Médecin: 9340