Les pièges à éviter dans la cirrhose stable

Conjonction

Parmi les patients affectés par un facteur responsable de cirrhose, un petit nombre développe la maladie. Cela s’explique par la nécessité d’une conjonction de plusieurs facteurs étiologiques. Ainsi, l’évolution vers la cirrhose après hépatite C est accélérée par la consommation d’alcool et le syndrome métabolique. Cette interaction est également établie pour l’alcool et l’hémochromatose génétique, la consommation d’alcool et le syndrome métabolique, la surcharge en fer et l’hépatite C… Enfin, l’âge est un facteur de risque majeur de cirrhose.

L’effet multiplicatif des associations de causes est très net dans le cas de la consommation d’alcool et de l’infection par le VHC. Chez un alcoolique, toute cirrhose n’est pas nécessairement ou exclusivement une cirrhose alcoolique…

Maîtriser

La maîtrise complète des causes de la cirrhose est accompagnée d’une régression de la maladie. Le fait est établi pour la consommation d’alcool, l’hépatite chronique C, l’hépatite chronique B, l’hépatite auto-immune, l’obstruction biliaire chronique, la maladie de Wilson toutes situations où l’on dispose maintenant de traitements étiologiques efficaces. Une cirrhose décompensée peut devenir asymptomatique avec un effet majeur sur l’espérance de vie. Ainsi, par exemple, l’éradication du virus de l’hépatite C ne protège qu’incomplètement du risque de cancer en cas de persistance d’un syndrome métabolique ou d’une consommation d’alcool. L’éducation thérapeutique et le soutien à l’observance sont essentiels.

Pour les complications tardives, qui restent possibles, un programme de dépistage endoscopique des varices œsophagiennes par hypertension portale et du carcinome hépatocellulaire par échographie semestrielle ont une efficacité établie. Le piège serait de relâcher l’attention…

Entretiens de Bichat. D’après la communication de D. C. Valla (hôpital Beaujon, Clichy).