1) Grossesse
1.1) Lorsque la MC est inactive, elle ne semble pas affecter la fertilité.
1.2) La chirurgie risque d’être délétère au niveau des trompes.
1.3) Chez l’homme, une résection rectale peut se compliquer d’impuissance ou de problèmes d’éjaculation.
1.4) Chez l’homme, la sulfasalazine, mais pas les dérivés du 5ASA, ni l’azathioprine (Imurel), entraîne une infertilité passagère.
1.5) Il est préférable d’obtenir une rémission de la maladie avant d’envisager une conception.
1.6) Une MC active augmente le risque d’accouchement prématuré et de faible poids de naissance.
1.7) Le traitement médical de la MC (sauf le méthotrexate) doit généralement être continué pendant la grossesse, car le bénéfice du contrôle de la maladie est supérieur aux risques médicamenteux (3).
1.8) En cas de MC non compliquée, sans atteinte périnéale ou rectale, il n’y a pas d’obstacle à un accouchement par voie basse.
2) Enfant et adolescent
2.1) Incidence et conséquences.
- La MC peut survenir avant 18 ans (jusqu’à 5 % des malades) et même parfois avant 2 ans.
- La MC expose à un retentissement sur la croissance, la puberté et à des problèmes psychologiques et d’adhésion au traitement.
2.2) Diagnostic.
- Un bilan biologique normal ne permet pas d’exclure une MC.
- On pourrait s’aider des marqueurs fécaux indirects d’inflammation (lactoferrine, calprotectine) pour décider de réaliser des examens plus invasifs (iléo-coloscopie et gastroscopie avec biopsies multiples).
- Pour l’exploration de l’intestin grêle, l’entéro-IRM a l’avantage de ne pas irradier, contrairement à l’entéro-scanner et au transit du grêle (qui n’est plus recommandé).
2.3) Traitement.
- Deux méthodes sont efficaces pour induire une rémission de la maladie, quel que soit son siège : la corticothérapie et la nutrition entérale exclusive. Cette dernière a l’avantage d’avoir moins d’effets secondaires et de faciliter la croissance.
- Les thiopurines : azathioprine (Imurel) et 6-mercaptopurine (Purinéthol), mais aussi le méthotrexate (qui peut être utile en cas de résistance ou d’intolérance à l’azathioprine) ont démontré leur efficacité dans le maintien d’une rémission.
- Leur introduction précoce doit être envisagée en cas de maladie sévère ou étendue.
- En cas de MC d’intensité modérée ou sévère réfractaire à un traitement d’induction classique (corticothérapie ou nutrition entérale exclusive) ou en cas d’intolérance à ces thérapeutiques, l’infliximab (Remicade) est généralement efficace. Des perfusions régulières peuvent ensuite maintenir la rémission.
L’infliximab peut aussi entraîner la fermeture de fistules.
- Chez les enfants dont la maladie résiste au traitement médical, en particulier en cas de retard de croissance et de MC localisée, une chirurgie élective doit être envisagée.
3) Facteurs psycho-somatiques
3.1) Les troubles psychologiques semblent être plus une conséquence qu’une cause de la MC.
3.2) L’influence des facteurs psychologiques et des stress de la vie sur l’évolution (les rechutes) de la maladie est controversée.
3.3) Il convient de tenir compte de ce retentissement psycho-social et de la qualité de vie des malades.
- Il est important d’informer les patients sur leur maladie, son traitement et l’existence d’associations de malades (Association François Aupetit, AFA, en France).
- Une prise en charge psychothérapique est parfois indiquée.
4) Thérapeutiques alternatives
Aucune thérapeutique alternative de la MC n’a fait pour le moment la preuve d’une efficacité au cours d’une étude contrôlée randomisée.
Réponse
Le paragraphe 2.1) comporte une inexactitude. En effet, la maladie de Crohn peut survenir avant 18 ans chez environ 20 % des malades et pas seulement chez 5 % d’entre eux.
Pour en savoir plus…
1) The second European evidence-based consensus on the diagnosis and management of Crohn’s disease: Definitions and diagnosis. G. Van Assche et al. for the European Crohns’s and Colitis Organisation (ECCO). Journal of Crohn’s and Colitis 2010;4:7-27
2) The second European evidence-based consensus on the diagnosis and management of Crohn’s disease: Current management. A Dignass et al. for the European Crohns’s and Colitis Organisation (ECCO). Journal of Crohn’s and Colitis 2010;4:28-62.
3) The second European evidence-based consensus on the diagnosis and management of Crohn’s disease: Special situations. G Van Assche et al. for the European Crohns’s and Colitis Organisation (ECCO). Journal of Crohn’s and Colitis 2010;4:63-101.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024