TROIS ÉTUDES ont permis à des chercheurs américains d’identifier des facteurs génétiques qui influent sur le risque de trouble autistique. Les résultats montrent l’implication de gènes qui gèrent des connexions de cellules cérébrales entre elles. « Dans le cerveau en développement, ces protéines permettent aux neurones de migrer aux emplacements adéquats et de se connecter avec d’autres neurones », expliquent les auteurs.
Les troubles autistiques comprennent différentes affections apparentées (autisme, syndrome d’Asperger…), caractérisées par des problèmes d’interactions sociales, un défaut de communication verbale et non verbale, des comportements répétitifs. Certains gènes suggérés par les trois études, confortent les théories prévalentes actuellement, qui postulent que les troubles autistiques sont liés à une anomalie du développement précoce et, notamment, sur la mise en place de la connectivité dans le cerveau.
Plus de 10 000 sujets.
L’un des travaux, publié dans « Nature », est l’étude génétique la plus complète réalisée à ce jour sur l’autisme. Elle a fait recruter plus de 10 000 sujets souffrant d’un syndrome autistique, des membres de leur famille et des témoins aux États Unis. Dans cette étude d’association du génome entier, Hakonarson et coll. trouvent certains variants plus fréquemment représentés dans les troubles autistiques. Il en est ainsi notamment de deux gènes, CDH9 et CDH10, situés sur le chromosome 5, et qui codent des protéines d’adhésion cellulaire. Le travail désigne aussi un groupe d’une trentaine de gènes codant d’autres protéines d’adhésion cellulaires (des cadhérines, mais aussi des neurexines).
Dans la seconde étude, publiée dans « Annals of Human Genetics », Pericak-Vance et coll. confirment une association significative avec les gènes CDH9 et CDH10.
Dans la troisième étude, Hakonarson et Schellenberg ont recherché des délétions ou des duplications de gènes chez des individus souffrant de syndrome autistique. Dans les cas (plutôt rares) où de telles anomalies ont été trouvées, certaines affectent des gènes d’adhésion cellulaire et d’autres des gènes du système ubiquitine-protéasome, un système de débarras des produits inutiles hors de la cellule, « qui probablement affecte le turnover des protéines d’adhésion à la surface cellulaire », indiquent les auteurs.
Selon Hakonarson, « il y a probablement de nombreux variants génétiques impliqués dans la causalité de l’autisme. Il est probable que chacun contribue à une petite fraction du risque et interagit avec d’autres gènes, ainsi que des facteurs de l’environnement, pour le déclenchement des troubles ».
Publications en ligne de Nature et de Annals of Human Genetics, le 3 mai 2009.
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